Cinq siècles de peinture européenne sous une lumière nouvelle : le Metropolitan Museum of Art de New York rouvre lundi son aile consacrée aux maîtres du XIVe au XIXe siècle après cinq ans de rénovation, pour 150 millions de dollars, de salles et d’un éclairage hors d’âge.
Plus de 700 chefs-d’oeuvre hollandais, flamands, français, italiens, espagnols ou anglais - de Vermeer, Rembrandt, Poussin, Caravage, Le Greco, Velázquez, Goya ou David - ont été raccrochés et remis en valeur aux murs des 45 galeries de l’exposition permanente «Look Again: European Paintings 1300-1800». Le Met possède «l’une des plus grandes collections au monde de tableaux européens», a vanté lors d’une présentation à la presse le directeur de l’institution, Max Hollein.
Pour cet Autrichien, historien de l’art à la tête d’un des plus riches musées de la planète grâce à ses donateurs, la rénovation exceptionnelle de cette aile de la peinture européenne, trônant au premier étage de l’escalier monumental du bâtiment, «témoigne de la philanthropie de New York et des New-Yorkais qui regardent vers l’Europe».
Les travaux étaient indispensables alors que le Met perd des visiteurs depuis 2019. Datant de 1939, rénovées dans les années 1950, les verrières des toits laissant passer la lumière naturelle étaient en piteux état. De 2018 à ces derniers jours, toutes les salles coiffées de plafonds percés par des puits de lumière ont été repeintes, réorganisées de manière chronologique et ré-éclairées pour 150 millions de dollars de travaux.
Une «lumière parfaite» grâce à l’éclairage naturel des verrières rénovées et celui, artificiel, de plafonniers LED, selon M. Hollein. Le musée gigantesque - d’architecture Beaux-Arts du tournant des XIXe et XXe siècles et posé sur la Cinquième avenue au bord de Central Park - possède «la plus grande collection hors d’Europe d’art hollandais du XVIIe siècle et de Greco et Goya hors d’Espagne».
Le Met vient également d’acquérir des tableaux d’artistes femmes ou de portraits les représentant comme cette nature morte de la peintre flamande Clara Peeters du XVIIe siècle, et le portrait d’une femme indienne par le Britannique William Wood à la fin du XVIIIe siècle lors de la colonisation de l’Inde. En plus de chefs-d’oeuvre de maîtres néerlandais et flamands - Vermeer, Rembrandt, Bruegel l’Ancien - des joyaux des peintres vénitiens de la Renaissance, des Le Titien, Le Tintoret, Véronèse, Canaletto le disputent à des Caravage, Poussin, Le Nain, Velazquez.