Matières premières : Le cuivre et l’or retombent de leurs nouveaux records, le café s’enflamme

26/05/2024 mis à jour: 04:00
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Les cours des métaux précieux et industriels se sont brièvement envolés cette semaine, l’or atteignant de son côté un prix record, avant de retomber, ballotté par les anticipations changeantes sur les baisses de taux américains.

Le prix de l’once de métal jaune a faibli sur la semaine, après avoir enregistré lundi un nouveau sommet à 2450,07 dollars. Le même jour, l’argent avait culminé à 32,51 dollars l’once, du jamais vu depuis décembre 2012, mais avant de reculer lui aussi. «La semaine, qui a débuté avec un nouveau record historique, se termine sur une baisse prononcée des prix», remarque Ricardo Evangelista, d’ActivTrades.

«Les négociants de lingots ont réagi à la publication mercredi du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed), des 30 avril et 1er mai dernier, qui montre que certains décideurs, préoccupés par la nature persistante de l’inflation américaine, avaient discuté de la possibilité d’une hausse des taux d’intérêt», explique l’analyste.

Or, des taux américains plus élevés améliorent traditionnellement les rendements du dollar et des obligations d’Etat (deux valeurs refuges concurrentes de l’or), plombant en retour les investissements qui ne rapportent pas d’intérêts, comme l’or et l’argent.

En début de semaine, les deux métaux précieux avaient pourtant bénéficié «des signes de ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis et des chiffres de l’emploi plus faibles que prévu», confortant initialement les attentes de réduction de taux, expose Frank Watson, analyste de Kinesis Money. Vendredi, vers 16h40 GMT (18h40 à Paris), l’once d’or s’échangeait à 2334,29 dollars, contre 2415,22 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le cuivre convoité

Tout comme l’or, le cuivre a explosé son record lundi, avant de se rétracter sur la semaine, les projections d’un accroissement de la demande étant intégrées par le marché. «Après de nouveaux records sur le marché du cuivre et des sommets pluriannuels pour les prix d’autres métaux», «la dynamique s’est quelque peu essoufflée», constate Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank, car «les niveaux de prix actuels tiennent déjà compte de certaines des futures pénuries attendues sur le marché».

Lundi, le métal rouge avait culminé à 11 104,50 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), un plus haut historique, après avoir pris environ 20% de valeur depuis début février.

D’autres métaux ont connu une brève envolée en début de semaine : sur le LME, la tonne d’aluminium a touché mardi un sommet depuis juin 2022, à 2765,50 dollars, tandis que celle du nickel a atteint lundi un plus haut depuis août 2023, à 21 750 dollars. Le cuivre en particulier est l’objet de toutes les convoitises, pour ses utilisations cruciales dans la transition énergétique : câblage des panneaux solaires, turbines des éoliennes et solutions de stockage d’énergie comme les batteries des véhicules électriques...

Le géant minier BHP a ainsi fait savoir qu’il souhaitait s’emparer des mines de cuivre de son rival Anglo American, qui souhaite lui-même se focaliser sur ce métal, en renonçant à ses activités moins lucratives dans le platine ou les diamants. «La demande ‘‘verte’’ de cuivre et d’aluminium est susceptible de croître deux fois plus vite que la demande traditionnelle pour ces deux métaux dans le passé», estime Kieran Tompkins, analyste de Capital Economics.

Dans le même temps, la production peine à suivre, entre gisements vieillissants, difficultés à découvrir de nouvelles mines, et une extraction toujours plus coûteuse. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 10 322,50 dollars vendredi, contre 10 668 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

Le café se consume

Les cours du café ont flambé sur la semaine, bénéficiant de prévisions de récoltes assombries en raison d’une météo sèche dans les pays producteurs, qui font craindre une tension sur l’offre. A Londres, le prix de la tonne de café robusta a bondi d’environ 11%, tandis qu’à New York, celui de la livre d’arabica a grimpé d’approximativement 5%.

Les investisseurs spéculaient sur «des prévisions de deux semaines supplémentaires de temps sec au Vietnam», le plus grand producteur de robusta, craignant une réduction de la production, précise Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

«Au Brésil, la sécheresse et la chaleur restent une préoccupation pour la plupart des régions productrices de café arabica, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les perspectives de production», complète Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en juillet valait 219,15 cents, contre 208,15 cents sept jours auparavant. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison le même mois valait 3905 dollars vendredi contre 3518 dollars il y a une semaine à la clôture.

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