Les marchés mondiaux du gaz ont renoué avec la croissance au premier semestre 2024, Les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquent que la demande mondiale de gaz a augmenté de 3% en glissement annuel, au cours de cette période, bien au-dessus du taux de croissance moyen historique de 2% entre 2010 et 2020. Pour l’ensemble de l’année 2024, la demande mondiale de gaz devrait croître de 2,5%, soit un peu plus de 100 milliards de mètres cubes.
Même si les perspectives demeurent fragiles pour marché du GNL selon le dernier rapport de l’AIE, dédié au marché gazier, les exportations de GNL de l’Algérie continuent de progresser avec une hausse de 5% en glissement annuel.
«Les résultats des nouveaux projets en amont ont contribué à soutenir des les exportations (algériennes) et la baisse des prix au comptant du GNL ont entraîné un intérêt accru pour les acheteurs européens», précise le rapport trimestriel sur le marché du gaz de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui fournit un examen de l’évolution du marché au cours du premier semestre 2024 et des perspectives à court terme pour le reste de l’année 2024.
Globalement, après le choc de l’offre de gaz naturel de 2022 et un rééquilibrage progressif en 2023, les marchés du gaz ont connu une croissance plus prononcée au premier semestre 2024.
L’Asie a été le moteur de la croissance de la demande mondiale de gaz au premier semestre 2024. La région a ainsi représenté environ 60% de l’augmentation de la demande mondiale de gaz durant cette période, la demande en Chine et en Inde ayant augmenté d’un peu plus de 10 % en glissement annuel.
«L’augmentation de la consommation de gaz dans l’industrie a contribué à près de 65% de la croissance de la demande mondiale au premier semestre 2024. Cette hausse a été principalement soutenue par l’expansion économique des marchés asiatiques à croissance rapide.
La consommation de gaz dans le secteur de l’électricité a augmenté de manière plus modérée de 2 % en glissement annuel, les fortes hausses en Amérique du Nord, sur les marchés asiatiques à croissance rapide et en Eurasie ayant été partiellement compensées par une baisse de la production d’électricité au gaz en Europe», souligne l’AIE.
Sur le plan commercial, les prix du gaz naturel ont augmenté sur tous les marchés clés au deuxième trimestre, dépassant leurs niveaux de 2023, en juin 2024.
Aux Etats-Unis, les prix du Henry Hub se sont redressés par rapport à leurs plus bas niveaux depuis plusieurs décennies, augmentant de près de 70 % entre mars et juin. note l’AIE qui indique que «la contraction de l’offre de GNL, combinée à une forte croissance de la demande asiatique, a resserré la balance mondiale du gaz au deuxième trimestre».
En outre, les incertitudes sont réapparues autour de l’approvisionnement en gaz russe par gazoduc vers l’Europe, ce qui a alimenté une volatilité supplémentaire des prix. Les réductions de production des acteurs en amont, une forte augmentation de la production d’électricité au gaz et des exportations de gaz plus élevées ont tous soutenu les prix du gaz.
Pour l’AIE, «l’instabilité géopolitique représente le plus grand risque pour les perspectives à court terme» du marché gazier. L’Agence indique que «le commerce de GNL est pratiquement à l’arrêt dans la mer Rouge depuis le début de l’année, tandis que la Russie cible de plus en plus les infrastructures énergétiques en Ukraine, notamment les installations de stockage souterrain de gaz».
Dans ce contexte, estime l’AIE qui conseille les pays de l’OCDE, «la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel reste un aspect clé de l’élaboration de la politique énergétique et les risques liés à nos perspectives soulignent la nécessité de renforcer la coopération internationale, notamment dans l’évaluation et la mise en œuvre d’options de flexibilité tout au long des chaînes de valeur du gaz et du GNL».