Mali : La junte dit avoir pris Kidal, bastion de la rébellion touareg

15/11/2023 mis à jour: 02:46
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Kidal s’est vidée d’une grande partie de sa population à mesure que l’armée malienne progressait vers son centre-ville

L’armée malienne a pris la ville stratégique de Kidal (nord), bastion des séparatistes touareg et enjeu majeur de souveraineté pour l’Etat central, ont annoncé hier le chef de la junte au pouvoir et l’armée, cités par l’AFP. 

La prise de Kidal, si elle est confirmée, est un succès symbolique considérable pour la junte, qui a pris le pouvoir par la force en 2020. «Aujourd’hui, nos forces armées et de sécurité se sont emparées de Kidal», a déclaré le colonel Assimi Goïta dans un message lu au cours d’un flash spécial à la télévision d’Etat.

 «Les FAMa (forces armées maliennes) ont pris position dans la ville de Kidal», a dit de son côté l’état-major sur les réseaux sociaux.

L’armée et l’Etat sont absents depuis des années de Kidal, contrôlée par les groupes armés à dominante touareg. La junte a signifié de longue date sa détermination à reprendre la ville. L’insoumission de Kidal et de sa région, où l’armée a subi d’humiliantes défaites entre 2012 et 2014, est un motif ancien d’irritation à Bamako, y compris pour la junte actuelle qui a fait de la restauration de la souveraineté territoriale son mantra.L’Etat malien n’a quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014. Les forces maliennes en ont alors été chassées quand une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, a donné lieu à des affrontements avec les rebelles touareg, qui ont causé de lourdes pertes dans les rangs de l’armée.
 

Divers protagonistes pour le contrôle de la ville

Kidal, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l’Algérie, s’est vidée d’une grande partie de ses quelques dizaines de milliers d’habitants, à mesure que l’armée progressait vers la ville, indiquent des messages postés sur les réseaux sociaux. L’armée a appelé la population au «calme et à la sérénité», ajoutant que les opérations se poursuivaient. 

Elle a affirmé avoir pris des dispositions pour assurer la sécurité des habitants à qui elle a demandé de suivre les instructions des militaires. Deux officiers ont indiqué, sous le couvert de l’anonymat, que les rebelles ont quitté la ville quand les soldats y sont entrés. Un autre officier a affirmé que l’armée contrôlait en particulier la piste aérienne et le camp récemment évacué par la Mission de l’ONU.
 

Une importante colonne militaire stationnée depuis début octobre à Anéfis, à environ 110 km au Sud, s’est mise en branle en fin de semaine passée en direction de Kidal. Elle a avancé, soutenue par des moyens aériens, au prix de combats, dont le bilan humain et matériel n’a pu être établi de sources indépendantes.

 Le nord du Mali est le théâtre, depuis le mois août dernier, d’une escalade entre divers protagonistes (armée régulière, rebelles, djihadistes). Le retrait de la Mission de l’ONU, poussée vers la sortie par la junte, y a déclenché une course pour le contrôle du territoire, les autorités centrales réclamant la restitution des camps, les rebelles s’y opposant et les djihadistes tâchant d’en profiter pour affermir leur emprise. La Mission onusienne a quitté son camp de Kidal le 31 octobre.
 

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