Le groupe médiatique Maghreb Emergent et Radio M, édité par Interface Médias, dénonce le harcèlement policier et judiciaire ciblant son directeur, El Kadi Ihsane, et ses journalistes. «Réprimer nos journalistes et nos médias, avec de telles méthodes d’un autre âge, est un pari sur un avenir sombre pour notre pays et pour ses citoyens.
Radio M et Maghreb Emergent ont une authentique utilité publique. Ils traitent de toutes les actualités et tentent de manière professionnelle de rendre compte de réalités complexes. Ils sont réputés pour la rigueur de leur traitement et n’ont jamais été condamnés pour diffamation», précise le groupe dans un communiqué rendu public hier.
Ce faisant, il appelle à «cesser le harcèlement policier et judiciaire de ses journalistes, annuler les poursuites insensées et considérer nos médias et la presse algérienne indépendante, comme un élément essentiel de la solution à la crise politique et non pas un élément du problème». «Nous avons en tant qu’éditeur d’une plateforme de médias électronique, Radio M et Maghreb Emergent, partagé pendant de longues années avec nos confrères le fardeau d’un contexte hostile à la presse indépendante. Aujourd’hui, l’escalade dans la répression consacre un tournant qui met en péril l’intégrité physique de nos journalistes, leur métier, leur emploi», dénonce la même source.
Le contexte sécuritaire pour exercer le métier d’informer, ajoute le même communiqué, «a atteint un niveau sans précédent de dégradation». «En particulier, les journalistes et partenaires professionnels de Radio M et Maghreb Emergent connaissent un harcèlement policier et judiciaire jamais connu à une telle intensité contre des médias algériens», condamne également Interface Médias, en rappelant la série d’atteinte ayant ciblé ses professionnels, dont Khaled Drareni emprisonné en 2020, Kenza Khatou placée en garde à vue pendant 5 jour pour avoir couvert une marche du hirak, et Lynda Abbou retenue, fin février dernier, pendant trois heures à l’aéroport d’Alger à son retour d’un voyage à l’étranger.
Le directeur de publication des deux médias, El Kadi Ihsane, ajoute le même document, «qui a été enlevé à deux reprises par les services de la DSI de la caserne Antar, a passé l’année sous contrôle judiciaire suite à une plainte de Ammar Belhimer, au titre de ministre de la Communication, qu’il était pour un blog politique sur la place de Rached dans le hirak en mars 2021». «Deux chefs d’inculpation ont été retenus contre l’auteur de l’article, à savoir ‘‘atteinte à l’unité du territoire’’ et ‘‘publications portant préjudice à l’intérêt national’’ et l’affaire ira en procès le 5 avril prochain», indique la même source.
Selon le communiqué, le «feuilleton du harcèlement sécuritaire et judiciaire se poursuit avec la citation du nom d’El Kadi Ihsane dans l’affaire du militant Zaki Hannache et celle du militant politique Tahar Khaouas. El Kadi Ihsane devra se présenter, aujourd’hui, à la brigade de gendarmerie de Tizi Ouzou.