Lutte contre l’inflation en Algérie : Les recommandations de la Banque mondiale

18/08/2022 mis à jour: 02:16
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Le siège de la Banque mondiale à Washington (Etats-Unis)

Prix à l’import, dépréciation et expansion monétaires ont contribué au niveau élevé d’inflation», c’est le constat établi par la Banque mondiale (BM) dans son dernier rapport de suivi de la situation économique algérienne publié le 3 août. «La hausse des prix à la consommation est demeurée élevée au T1-2022. 

La croissance de l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2% en g.a. en 2021 et 9,2% en g.a. au T1-2022, portée principalement par les prix des produits alimentaires, mais également ceux des produits manufacturés», a-t-elle indiqué. Et de souligner ensuite que «la hausse des prix à la consommation a pu être alimentée par les effets différés de la dépréciation du taux de change et la hausse de la monnaie en circulation – plus marqués durant la crise de la Covid-19 – et la hausse des prix à l’importation, ou encore les phénomènes de spéculation dans les circuits de production et de distribution». 
 

Les prix à la production dans le secteur industriel public ne sont pas en reste, relève la BM. «Particulièrement sensibles à la dépréciation du taux de change», ces prix ont également connu une «forte hausse», notamment dans les secteurs des ISMMEE (industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques) et du textile. Cette institution a rappelé, néanmoins, que «les autorités ont pris des mesures pour atténuer l’effet de la hausse des prix sur les ménages». 
 

Parmi ces mesures, note la BM, «la suspension de la rationalisation des subventions céréalières de l’été 2020, l’annulation de la hausse de la TVA à l’importation sur le sucre et la suppression des impôts sur les biens et services digitaux, l’instauration d’une allocation chômage pour les jeunes primo-demandeurs d’emploi, l’augmentation des salaires des fonctionnaires et des pensions de retraite, l’allocation de fonds additionnels pour stabiliser les prix du sucre et de l’huile et assurer la disponibilité du lait en poudre, l’interdiction de l’exportation des produits alimentaires de large consommation dont l’Algérie est importatrice, de même que des interventions législatives et auprès d’opérateurs économiques pour limiter les phénomènes de spéculation». 
 

Sont-elles suffisantes pour autant afin de juguler l’impact de ce phénomène d’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages ? La BM ne le dit pas expressément, même si elle fait observer que ce taux reste toujours important et recommande au gouvernement de prendre à bras le corps ce problème à l’heure des incertitudes de l’économie mondiale. 
 

Le rapport rappelle en effet, dans un communiqué sur le sujet, que «l’inflation est une préoccupation croissante en Algérie, comme ailleurs». «Des politiques budgétaires et monétaires prudentes, ainsi que des réformes favorisant la concurrence, a-t-elle précisé, contribueront à limiter les pressions inflationnistes et à soutenir une croissance plus inclusive et plus durable.» 

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