Les armées malienne et burkinabè ont procédé au lancement officiel d’une opération conjointe de grande envergure dénommée Kapidgou 2 dans le cadre de la lutte contre l’insécurité dans la zone frontalière entre les deux pays, a indiqué mardi un communiqué de l’armée malienne.
L’objectif de cette opération est de conjuguer les efforts afin de venir à bout de l’insécurité qui frappe de plein fouet les populations civiles et les infrastructures militaires de faibles dimensions. Il s’agit également d’augmenter la pression sur les groupes armés terroristes qui sévissent le long de la frontière Mali-Burkina, de détruire leur base afin de faciliter le retour des populations et de l’administration et promouvoir le développement socio-économique de la zone.
Selon le commandant Abdoul Wahab Coulibaly, chef de Kapidgou 2, cette opération diminuera de manière significative l’insécurité dans cette région, car, poursuit-il, «les groupes armés terroristes se trouvent maintenant pris au piège entre deux déluges de feu qui les contraindront d’abandonner leur dessein». Pour atteindre cet objectif, le chef de mission a invité ses hommes à combattre sans répit les groupes armés terroristes. La ligne frontalière entre les deux pays s’étend sur plus de 1000 km. A signaler par ailleurs, l’état-major général des Armées du Mali a indiqué, lundi dans un communiqué, avoir neutralisé 37 terroristes dans le secteur de Dourou, un village situé à 25 km de Bandiagra dans le centre du pays. «L’état-major général des Armées informe l’opinion que le 24 avril 2023, les Fama (Forces armées maliennes) sont intervenues dans le secteur de Dourou suite à une alerte d’attaque terroriste.
Combinant moyens aériens et terrestres, les Fama ont ciblé d’abord une vingtaine de terroristes», a déclaré le colonel Souleymane Dembélé, directeur de l’Information et des Relations publiques des Armées (Dirpa).
Selon le colonel Dembélé, 29 terroristes neutralisés ont été dénombrés à l’issue de frappes aériennes. Puis «les terroristes rescapés des frappes en fuite ont été pris en tenailles par les unités terrestres». Huit d’entre eux ont été neutralisés, tandis que «22 motos, plusieurs armes et munitions, ainsi que divers matériels de communication» ont été récupérés, lit-on dans le communiqué.
En outre, l’armée a annoncé, dimanche soir, avoir mené une «reconnaissance offensive» dans plusieurs secteurs de la région de Ménaka, au nord du pays, ce qui a permis d’interpeller 12 terroristes et de récupérer du matériel de guerre.
Le patron de Wagner dément des pertes lors d’une attaque à Sévaré
Le dirigeant du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a démenti hier toute perte dans ses rangs lors d’une attaque revendiquée par une organisation terroriste affiliée à Al-Qaïda contre la ville de Sévaré, dans le centre du Mali. Mardi, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim selon l’acronyme arabe) a revendiqué une attaque, samedi, à Sévaré, en affirmant avoir fait des dizaines de morts et blessés parmi l’armée malienne et les combattants de Wagner. «Selon mes informations, personne n’a été blessé à Sévaré. Front Al Nosra (groupe jihadiste actif en Syrie, ndlr), A l Qaïda et d’autres organisations se donnent des airs, ça fait de nombreuses années qu’ils sont très faibles et incapables d’attaquer qui que ce soit», a réagi Evguéni Prigojine, cité par son service de presse. «Mais du côté des terroristes, d’après ce que je sais, les pertes sont élevées. L’armée malienne contrôle le Mali parfaitement», a-t-il ajouté, répondant en russe et en français à une question de la presse occidentale lui demandant de confirmer ou non l’attaque et des pertes au sein du groupe Wagner. Dimanche, le gouvernement malien avait annoncé la mort de dix civils et de trois soldats après l’explosion de voitures piégées dans la zone de l’aéroport de Sévaré, dans la région de Mopti. Deux élus locaux et une source diplomatique avaient désigné le lieu de l’attaque comme étant un camp abritant des troupes russes. En 2022, la junte malienne a commencé à travailler avec ce qu’elle appelle des «instructeurs» russes, des membres du groupe paramilitaire russe Wagner accusés par des pays occidentaux d’être impliqués dans de multiples exactions. Le GSIM assure avoir fait exploser deux voitures piégées qui ont détruit une partie de l’aéroport et affirme que ses hommes sont ensuite entrés à l’intérieur, menant des combats pendant deux heures.
R. N.