L’Union européenne (UE) a durci, hier, les conditions de délivrance de visas pour les Ethiopiens, une mesure de sanction contre ce pays de la Corne de l’Afrique accusé de ne pas reprendre suffisamment ses ressortissants quand ils se trouvent en situation irrégulière dans le Vieux Continent, rapporte l’AFP.
Les Ethiopiens désireux de se rendre dans l’UE ne pourront plus bénéficier de dérogation sur les documents à fournir pour leur demande de visa, ni ne pourront plus bénéficier d’un visa à entrées multiples et les titulaires de passeports diplomatiques ne seront plus dispensés de paiement des droits de visa, indique un communiqué du Conseil de l’UE.
En outre, le délai de traitement des demandes de visa passe de 15 à 45 jours, en vertu de ces mesures «temporaires» qui ne sont «pas assorties d’une date de fin précise». Des sanctions similaires ont été prises en 2021 à l’encontre de la Gambie.
L’UE tente, par le biais des visas, de faire pression sur les pays d’origine des migrants afin d’augmenter les renvois de ceux qui sont en situation illégale sur son territoire.
Actuellement, environ 20% des étrangers reçoivent l’ordre de quitter l’UE parce qu’ils y sont entrés ou y séjournent sans autorisation sont renvoyés dans leur pays d’origine ou de transit.
Cette proportion était de 10% en 2021 et 2022 pour les Ethiopiens, selon le Conseil, institution représentant les Etats membres. Le Conseil précise que sa décision «fait suite à une évaluation de la Commission concluant que la coopération de l’Ethiopie dans le domaine de la réadmission de ses ressortissants en séjour irrégulier dans l’UE est insuffisante».
«Les autorités éthiopiennes ne répondent pas aux demandes de réadmission et des difficultés persistent en ce qui concerne la délivrance de documents de voyage d’urgence et l’organisation des opérations de retour volontaire et non volontaire des migrants», souligne le communiqué.
En 2023, 430 600 ressortissants de pays tiers ont reçu l’ordre de quitter l’UE et 83 400 ont été renvoyés dans un pays hors de l’UE, soit 19%, selon la Commission européenne.