Lors de sa réunion prévue aujourd’hui, l’alliance OPEP+ devrait ratifier une nouvelle augmentation de la production pour le mois d’août, achevant l’annulation des vastes réductions de production effectuées au début de la pandémie en 2020.
Comme pour le mois de juillet, l’augmentation sera de 680 000 barils par jour, ce qui complète la remise sur le marché de 9,7 millions de barils quotidiens, mis en attente au printemps 2020 lorsque l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés ont uni leurs forces pour coordonner les réductions de production visant à rééquilibrer le marché mondial du pétrole.
L’OPEP+ tient sa 30e réunion ministérielle dans un contexte énergétique tendu en raison des répercussions de la crise ukrainienne, et des pressions occidentales menées par le président américain, Joe Biden, qui projette de se rendre prochainement en Arabie saoudite pour tenter, une fois de plus, de convaincre le chef de file de l’OPEP d’ouvrir les vannes de l’or noir.
Les tentatives occidentales visent à combler le déficit d’approvisionnement créé par les sanctions contre la Russie, et incitent les gros producteurs du Golfe à mobiliser leurs réserves et à pomper dans leur capacité de production inutilisée.
Les deux principaux exportateurs de pétrole de l’OPEP+ déclarent, pour leur part, qu’ils pompaient déjà au maximum de leur capacité. Le ministre du pétrole des Emirats arabes unis, Suhail Al Mazrouei, a ainsi souligné que la production de brut de son pays était d’environ 3,17 millions de barils par jour, proche de son plafond de production dans l’accord OPEP+.
Lors de sa dernière réunion début juin, l’OPEP+ avait décidé d’accélérer les réductions de production et d’augmenter la production chaque mois de 648 000 barils par jour (bpj) en juillet et août, contre des augmentations antérieures de 432 000 bpj.
La réunion d’aujourd’hui devrait être aisée, sauf si les 23 membres incluent une discussion sur le quota du mois de septembre, qui ouvre un nouveau chapitre dans les décisions de l’alliance, et rendra probablement les accords à venir plus difficiles.
Les prochaines réunions de l’OPEP+ seront sans doute plus ardues que celles des mois précédents consacrées à l’application du programme préétabli. La pression occidentale, les interférences géopolitiques et les perturbations de l’approvisionnement mondial, qui vont crescendo en raison notamment des sanctions ciblant l’énergie russe, risquent d’être, pour l’Organisation et ses alliés, un nouvel examen de passage à affronter tout en gardant leur cohésion et leurs repères stratégiques.
Les prix du pétrole ont grimpé de plus de 60% cette année, la production de brut et les installations de raffinage du monde entier ne parvenant pas à suivre le rythme de la reprise post-pandémique de la demande de carburant. La situation est aggravée par les sanctions qui se multiplient contre la Russie.
Par ailleurs, les contraintes d’investissement constatées ces dernières années ont empêché la plupart des membres de l’OPEP+ d’augmenter leur production, alors que certains pays membres, comme l’Angola et la Libye, subissent de lourdes pertes, ce qui ajoute aux perturbations du marché.