Littoral de la côte turquoise : Des plages inhospitalières, d’autres surchargées Des plages inhospitalières, d’autres surchargées

24/07/2024 mis à jour: 03:51
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Nombre d’habitants des quartiers de Bab El Oued se rabattent sur la plage El Kitani - Photo : El Watan

Pour cette nouvelle saison estivale, la côte turquoise se voit amputée de nombre de plages impropres à la baignade, dont l’Eden Plage et la plage dite R’mila qui drainent beaucoup de monde des quartiers de Bab El Oued, La Casbah, Oued Korich et autres cités environnantes.

La raison qui préside à la non-fréquentation de ces sites balnéaires est dictée par l’envahissement des algues brunâtres qui s’amoncellent depuis plus de deux mois sur les bandes de sable et tapissent les rivages, rendant la baignade non autorisée. Des effluves d’œuf pourri emplissent les lieux et ce phénomène qui a gagné aussi des pans de littoraux en Espagne et au Maroc dans le passé n’est pas sans présenter des risques de santé, selon un avis spécialisés.

Ainsi, les pères de famille, qui ne disposent pas de moyens de locomotion adéquats,  n’ont d’autre option que de conduire leur ribambelle au-delà de ces endroits à risques, en allant tenter planter leurs parasols dans les plages les Deux-Chameaux ou, à défaut, se frayer une place dans quelque crique à Deux-Moulins, sinon pousser plus loin du côté de la Vigie, Raïs Hamidou avec son lieu Franco, mitoyen avec la plage dite la Rascasse,  ou encore dénicher une petite parcelle sablonneuse à Miramar, gonflant du coup le nombre  d’estivants venus y faire trempette et humer l’espace d’une demi-journée les embruns marins...

Visiblement, Dame Nature se montre en cette période des grandes chaleurs, moins généreuse. Les enfants tiennent à profiter de la saison estivale, où la moiteur se veut étouffante, surtout ceux qui habitent les cités qui ont les pieds dans l’eau.

Sur le tronçon Emir Khaled (ex-Pitolet), on croise des pêcheurs à la ligne en enfilade en train de taquiner le poisson : la Tchalba ou le sar se font rares. Même la douda (ver marin utilisé comme esche incontournable par les pêcheurs) qu’on ramassait du fond marin ou qu’on arrachait à profusion des rochers, en usant de moyens de «braconnage» aux antipodes du B.A-ba de l’écologie marine, a disparu.

Sur ce parcours du Front de mer – véritable chef-d’œuvre de génie civil –, on voit de jeunes adolescents et des mères, sacs et bouteilles d’eau à la main et flanquées de leur progéniture, sillonnant, sous l’astre flamboyant de onze heures, le boulevard front de mer en quête d’une plage moins inhospitalière.

La plage l’Eden affiche zéro candidat à la baignade, sinon quelques téméraires qui s’emploient aux exercices de la moriska (pour l’amour du risque) à partir d’un piton ou l’un des pilotis du Grand-bassin. A l’est de l’Eden et du lieu dit Laayoûn, le boulevard  Commandant Abderrahmane-Mira s’ouvre sur deux plages aménagées en bassins accueillant des familles qui cherchent à tromper la routine du quotidien et passer des moments moins stressants sur le site balnéaire dominé par un parvis qui fait l’objet d’aménagement jusqu’à Qaa Essour, là où deux plages plus ou moins bien aménagées reçoivent les candidats à la baignade.

Contrairement à la plage El Kettani dont le bassin aménagé draine la grande foule, l’autre bassin de la plage R’mila est désert. Ce dernier est pris d’assaut par des monticules d’algues brunâtres en état de décomposition, qui libèrent une odeur repoussante. Toutes les familles venues s’y rafraîchir se rabattent sur le site balnéaire d’El Kettani, situé à un lancer de pierre du complexe éponyme qui renferme les piscines relevant de l’Office du complexe olympique Mohamed Boudiaf.

La wilaya s’emploie, faut-il rappeler, dans le cadre de la politique de restructuration de la façade maritime, au réaménagement du paysage littoral qui ne doit, désormais, plus tourner le dos à la Grande bleue, avec en prime la requalification d’un parcours de promenade et un circuit cyclable qui verront le jour dans ce site balnéaire et où, à l’occasion, seront implantés, des infrastructures sportives et de loisirs, en sus de quelques espaces verts aménagés.

Derrière l’enclos de l’Office qui abrite les piscines, des engins s’attellent à des travaux de terrassement le long d’un parcours qui finit sa course jusqu’à la plage qui enserre les remparts du Centre des arts et de la culture du palais des Raïs, lieu connu autrefois de Sabat El Qtout ou sab’ae tbarene (sept tavernes qui servaient de réceptacles aux marins pêcheurs de l’époque ottomane). Excavatrice, pelleteuses et camions participent à donner naissance au projet à partir du site El Kettani, dont l’entreprise en charge des travaux est à pied d’œuvre, depuis quelques mois.

Piscines El Kettani : Des bassins pour suppléer les plages impropres

Nous déclinons notre identité et notre profession afin d’accéder au site nautique de l’OCO qui ouvre ses portes à 10h à 18h, proposant un tarif de 400 DA pour les adultes tandis que les enfants doivent en débourser 200.

Le maître de céans nous invite, en cette matinée du 18 juillet où le taux de moiteur est très élévé, à faire le tour du propriétaire de cette unité de l’OCO, qui renferme les trois anciens bassins dont le principal accueillait – les sexagénaires s’en souviennent – les compétitions nationales et internationales dans les sixties du siècle dernier, en sus de deux autres bassins rajoutés, il y a deux ans.

Le complexe nautique composé de cinq piscines, dont une réservée à la gent féminine, dispose des commodités nécessaires dont les sanitaires, les douches, une petite cafète et des tables avec chaises.

Des agents veillent au grain dans la terrasse ou au niveau de chaque bassin : tout paraît clean dans cet espace où des mamans et mamies, bien tapies à l’ombre occupent déjà les lieux, discutaillant et surveillant en même temps leurs enfants qui barbotent dans un bassin à moitié… vide alors que d’autres jeunots se donnent à cœur joie pour exécuter des plongeons dans la piscine semi-olympique dont les eaux sont loin d’être limpides. F-B-H.

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