LFP - TAS : Beaucoup de choses à revoir

22/05/2022 mis à jour: 06:59
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Si d’aventure le Tribunal arbitral sportif (TAS) de Lausanne donne gain de cause à Azzedine Arab dans sa plainte déposée contre la Ligue de football professionnel (LFP) au sujet de la procédure électorale qui a débouché sur la réélection de Abdelkrim Medouar comme président de la LFP et le rejet de la candidature de Azzedine Arab en 2021, il faudra alors entamer une profonde et sérieuse réflexion sur la gestion et la conduite des affaires par la LFP et les décisions que rend le TAS algérien sur les plaintes introduites par des clubs et dirigeants. 

Des informations crédibles en provenance de Suisse font état d’un proche dénouement dans l’affaire qui oppose Azzedine Arab à la LFP. Selon les derniers échos, le TAS de Lausanne s’apprête à trancher en faveur de l’ancien dirigeant de l’ES Sétif. 
 

L’affaire remonte à l’année 2021 lorsque la LFP a organisé une assemblée générale élective pour le mandat 2021-2024. Deux candidats ont présenté leur dossier. Celui du président sortant, Medouar, a été accepté et celui de Azzedine Arab a été rejeté. Ce dernier a introduit un recours portant sur l’illégalité et l’illégitimité de la majorité des membres de la commission électorale (trois sur quatre dont le président de la commission). 

Le plaignant a fondé son recours sur l’article 3 principes de base du code électoral de la FAF qui indique que «les membres de la commission sont membres de l’assemblée générale». Il se trouve que sur les quatre membres de la commission électorale, trois ne sont pas membres de l’assemblée générale de la LFP comme le stipule l’article indiqué du code électoral. La commission électorale ainsi constituée était illégale. Toutes ses décisions étaient de facto caduques. 

Malheureusement, ce n’était pas l’avis de la commission de recours (organe juridictionnel) et du TAS algérien qui n’a pas retenu l’argument juridique avancé par Azzedine Arab. Ce dernier a porté l’affaire devant le TAS de Lausanne qui, lui, a pris en considération l’article 3 du code électoral de la FAF et va rétablir le dirigeant algérien dans ses droits. 
 

La question qui se pose est : pourquoi le TAS algérien n’a pas tenu compte de l’article 3 du code électoral avancé par le rival du président de la LFP? Sollicitée pour remettre son mémoire sur l’affaire, la LFP aurait avancé comme argument, sur le non-respect de l’article cité du code électoral, qu’elle a appliqué un article contenu dans le projet de révision des statuts et du code électoral de la FAF. 

Si cette information se confirme, c’est grave. Depuis quand une fédération ou une ligue peut-elle fonder ses décisions sur un article d’un projet? Si le TAS de Lausanne donne gain de cause à Azzedine Arab, il faudra revoir de fond en comble la composition et le fonctionnement du TAS algérien. 

Il est inadmissible que des parties algériennes soient obligées de recourir au TAS de Lausanne pour être rétablies dans leurs droits. La fédération ne pourra plus faire l’économie d’une révolution dans ce domaine. La question de la crédibilité de cet organe se poserait ouvertement.

 

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