Les syndicats autonomes l’ont annoncée hier : Grève nationale mardi 28 février

21/02/2023 mis à jour: 02:45
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Après plusieurs communiqués et courriers, nous, les syndicats autonomes, avons décidé de tenir une grève nationale d’une journée le mardi 28 février. Aujourd’hui, personne ne pourra nous en vouloir pour cette décision. Nous avons épuisé tous les moyens possibles pour exprimer notre rejet de ces deux projets qui représentent un danger sur les libertés syndicales et l’environnement du travail en général. Nous demandons le retrait immédiat de ces deux projets et les exposer aux partenaires sociaux pour révision et enrichissment», a annoncé, hier, Djamel Ghoul, coordinateur de la CSA, lors d’une rencontre de la Coordination des syndicats autonomes.

En présence de 31 syndicats, il est revenu sur les différentes procédures entamées pour témoigner le rejet des projets de loi modifiant la loi n°90-14 du 2 juin 1990 relative aux modalités d’exercice du droit syndical et la 90-02 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l’exercice du droit de grève. «Alors que nous sommes directement concernés, nous n’avons pas été associés dans la rédaction de ces deux projets de loi. Nous n’avons été informés que par le biais de certains parlementaires après avoir reçu le projet. Depuis cette date, nous sommes en état d’alerte», souligne le syndicaliste, qui détaille que les syndicats autonomes ont saisi la présidence de la République en envoyant un courrier au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, lui signifiant que ces deux projets de loi vont à l’encontre de ses directives émises lors des derniers Conseils des ministres favorisant le langage du dialogue et la sacralisation de l’activité syndicale. «Nous n’avons toujours pas reçu de réponse. En attendant, nous avons saisi par courrier le Conseil constitutionnel et les deux Chambres du Parlement. Jusqu’à aujourd’hui, nos courriers sont restés lettre morte. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes dirigés par obligation vers la protestation en appelant à un débrayage national le 28 février, date prévue également pour le lancement du débat sur ces deux projets de loi à l’APN», explique M. Ghoul.

Les libertés syndicales en danger

Pour le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), la situation est grave. «Ces deux projets de loi constituent un véritable danger sur les libertés syndicales. La confection de ces deux textes a brûlé toutes les étapes normales et réglementaires, dont essentiellement la concertation avec les partenaires sociaux, et est passée directement au débat à l’APN. C’est inadmissible. Si ces projets passent, tous les syndicats rendront la clé du syndicalisme, puisque le champ de l’activité syndicale aura été rétréci de telle manière à étouffer les syndicats. Chose que nous refusons totalement et catégoriquement», s’indigne le Dr Yousfi, qui insiste sur les conditions impossibles à appliquer mentionnées dans ces textes, dont celles liées à la représentativité et à la gestion interne des syndicats. Ce dernier point, selon ses propos, ne devrait absolument pas figurer dans des textes de loi, étant donné qu’une organisation syndicale, qui n’est pas un organisme de l’Etat, a sa propre réglementation interne.

Durant cette rencontre, les syndicalistes présents sont également revenus sur les différentes revendications émises depuis plusieurs années, dont essentiellement les libertés syndicales en danger aujourd’hui et le pouvoir d’achat en érosion continuelle.

Il est à rappeler que le positif au milieu de toute cette colère est l’union de la parole des différentes voix syndicales, dont celle de l’UGTA, qui s’était éclipsée depuis plusieurs années de la scène du militantisme syndical. D’ailleurs, plusieurs communiqués ont été émis pour appeler à l’arbitrage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans le même sillage, les syndicats autonomes ont refusé de faire appel aux instances internationales, entre autres le Bureau international du travail (BIT), une pratique récurrente du temps de l’ex-Président déchu. Parmi les causes, figure en premier lieu la confiance mise en la personne du chef de l’Etat et également le fait que ces deux textes sont encore au stade de projet. La possibilité de remédier, selon leurs propos, aux lacunes mentionnées est encore possible.

Les autorités vont-elles, cette semaine, répondre favorablement à la demande des syndicats ? Une chose est sûre : les organisations syndicales promettent de paralyser tous les secteurs mardi prochain si aucun son de cloche ne se fait entendre. 

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