Les start-up en force à l’occasion du salon Sipsa Filaha tenu du 14 au 17 mars : La technologie au service de la sécurité alimentair

19/03/2022 mis à jour: 01:29
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20e édition du Salon Sipsa Filaha au Palais des expositions Pins maritimes d’Alger

L’innovation était au rendez-vous lors de la 20e édition du Salon Sipsa Filaha, qui s’est tenu entre les 14 et 17 mars au Palais des expositions Pins maritimes. Les idées et les projets ne manquaient pas chez les participants à ce rendez-vous économique qui a eu comme slogan cette année : «Pour une agriculture intelligente, face au défi d’une sécurité alimentaire et sanitaire durable».
 

Les exposants, dont bon nombre de start-up, ont misé sur l’innovation et les nouvelles technologies pour proposer des projets à même de contribuer à l’amélioration des rendements agricoles, le développement de l’aquaculture, la lutte contre les maladies qui ravagent les vergers et la protection de la santé animale, notamment dans les filières bovine, ovine et l’aviculture, et ce, de manière à éviter les pertes aux éleveurs et à augmenter la production des viandes (rouges et blanches) et du lait. 
 

Parmi les exposants, Nacera Tebib, docteur agronome et entomologiste, a présenté Entomaqua, un projet biotechnologique qui propose une nouvelle source de protéines et dérivés provenant de l’élevage d’insectes (deux espèces), destiné à l’alimentation animale, plus particulièrement à l’aquaculture, ainsi que la volaille, animaux de compagnie et même alimentation humaine. «Le problème majeur de l’aquaculture c’est qu’elle est basée sur une alimentation non durable, qui est la farine et l’huile de poissons, ces derniers sont issus de la pêche minotière. 

Avec la limitation de ces pêches pour préserver les espèces naturelles, les prix de ces deux matières premières sont souvent instables et augmentent année après année», nous explique cette jeune startupper. D’où l’idée de mûrir ce projet, qui a d’ailleurs été l’objet de son doctorat. Et passer ainsi de la théorie à la pratique. 

Comme solution, Entomaqua a fini par proposer des farines d’insectes qui ont une qualité nutritionnelle supérieure ou égale à la farine de poissons. «Grâce à l’usage des techniques innovantes d’élevage industriel d’insectes, Entomaqua va permettre la production de farine et d’huile d’insectes à haute valeur nutritionnelle, en quantité importante et en un temps réduit, en recyclant des coproduits agroalimentaires», enchaîne Nacera Tebid, actuellement en attente de propositions d’investisseurs pour faire démarrer le projet pour lequel un prototype a été exposé durant le Sipasa. 

Objectif : mettre en place la plus grande industrie d’élevage et de transformation d’insectes en protéines en Algérie. L’idée n’a pas laissé les visiteurs indifférents. Un opérateur espagnol a affiché son intérêt pour ce projet. En tout cas, pour Nacera Tebib, dont la participation au Sipsa Filaha est la première du genre, le bilan de ce rendez-vous est positif en attendant du concret dans un projet qui nécessite très peu de ressources par rapport à la production des protéines conventionnelles.
 

Toujours en matière de santé animale, la Sarl Biolab travaille sur l’amélioration de la production animale et laitière. «La majorité des pathologies sont liées à la nutrition animale. C’est pour cela que nous nous sommes lancés, après le pharma vétérinaire, dans ce créneau», nous explique Brahim Billel, vétérinaire. 

Comment intervient l’entreprise ? «En proposant des additifs, des mélanges et des boosters», nous répond-il, précisant que les résultats expérimentaux obtenus jusque-là, notamment dans les bassins laitiers, sont positifs et que les éleveurs sont de plus en plus nombreux à opter pour ces solutions. Le besoin est également détecté chez les aviculteurs pour éviter la mortalité des volailles et la propagation des maladies à l’ère où la filière traverse des difficultés, surtout avec la cherté de l’alimentation de bétail. 
 

Des projets à forte valeur ajoutée
 

L’autre exemple nous vient d’une entreprise qui s’est lancée dans la production du composte biologique à partir de déchet oléicole, précisément le grignon. Proposé par Ouchen Mohamed et réalisé par l’association environnementale Tazmurt fin dans 2016-début 2017 dans la commune de Takerbust (Bouira), le projet a été développé par Kourdache Youba en 2018, pour finir par remporter le trophée Oleomed au concours Filaha 2019. En plus de protéger l’environnement, puisqu’il permet de transformer des déchets toxiques, ce projet n’est pas coûteux et à forte valeur ajoutée avec un procédé de fabrication simple. 
 

Du côté de Bitbaiti Infinity, le cap est mis sur la fabrication des produits insecticides 100% naturels. Des produits considérés, selon les explications des porteurs du projet, innovants, à moindre coût et sans impact sur l’environnement. La start-up a été classée parmi les 1000 solutions mondiales vertes en août 2020 par Solar Impulse. 
Chatalet affiche, pour sa part, de grandes ambitions pour accompagner le secteur agricole dans l’intensification de la production des filières agroalimentaires dans le développement des fermes intégrées et la mise en valeur de terres. 
En matière de commercialisation, la start-up Souk Fellah, lancée par Mohamed Mounib, travaille sur la facilitation des transactions dans le secteur agricole en mettant en relation l’ensemble des acteurs. «De la production, au stockage, à la commercialisation. 

Nous avons même ouvert une fenêtre de recherche pour les étudiants dont les travaux portent sur des sujets liés au secteur», nous dit le porteur du projet, qui cible également l’aquaculture et l’élevage. C’est en fait la première plateforme dédiée aux professionnels du secteur, lancée le 14 mars à l’occasion de l’ouverture du Sipsa. 

«L’engouement est d’ores et déjà important. Il y a de nombreux enregistrements sur notre plateforme», déclare Mohamed Mounib satisfait, promettant d’autres nouveautés, dont le projet vient répondre à une demande en matière d’informations dans un secteur où les intervenants sont nombreux, l’informel prédominant et les défis à relever nombreux, pour ce qui est essentiellement du développement des différentes filières. 
 

Un point sur lequel les débats ont porté durant les conférences en marge du Salon, qui a donné l’occasion aux jeunes entrepreneurs de faire connaître leurs projets. Sur cette question, le directeur de Filaha Innov’, Amine Bensemmane, a justement mis en avant le rôle des start-up dans le développement d’une agriculture intelligente et écologique. Il a insisté sur l’intérêt d’encourager les jeunes porteurs de projets, en citant l’incubateur Filaha Innov’, qui accompagne les entrepreneurs dans le secteur agricole, agroalimentaire, la pêche, l’aquaculture et l’écologie et même dans la digitalisation liée à l’agriculture.
 

Notons enfin que Filaha Innov’ a signé, à la clôture du Salon le 17 mars, deux accords de coopération avec la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) et le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi). Il s’agit de rapprocher les opérateurs économiques des experts dans le domaine agricole. Les accords tendent à améliorer la productivité de certaines filières agricoles et consolider l’expertise et l’accompagnement au niveau des entreprises économiques, notamment dans l’agroalimentaire. 

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