Alors que le boycott administratif lancé par le Cnapeste est toujours maintenu, les résultats du 2e trimestre commencent à être connus. Les premiers échos font état d’une baisse considérable dans les notes. Les parents d’élèves ne cachent pas leur inquiétude. En effet, les résultats du 2e trimestre sont peu probants.
Même si le ministère de l’Education nationale n’a dressé aucun bilan dans ce sens, les parents d’élèves et les syndicats sonnent le tocsin. «Nous sommes en contact permanent avec les enseignants et nous avons noté une baisse dans le niveau des élèves comparé au 1er trimestre. Le problème n’est pas recensé au primaire, mais plutôt au collège et au lycée. Dans ce dernier palier, les élèves quittent l’école pour suivre des cours particuliers. Les parents d’élèves manifestent un manque de confiance, parfois démesuré, en l’école publique.
Certes, ce n’est pas encore la catastrophe dans ces résultats, mais il y a lieu de s’inquiéter à plus d’un titre», déclare Khaled Ahmed, président de l’Association nationale des parents d’élèves, qui explique cette baisse par les conditions dans lesquelles s’est déroulé ce trimestre. Il revient dans ce sens sur les nombreux jours de repos, la précipitation dans l’exécution des programmes pédagogiques et les grèves cycliques qui ont marqué ces deux mois d’études. Il rebondit aussi sur l’utilité réelle des cours particuliers pour les élèves et surtout sur l’absence de régulation de cette activité. «Dans tous les pays du monde, les cours particuliers existent, sauf chez nous où ils remplacent carrément l’école.
Ce n’est pas tolérable. Il en est de même pour le boycott administratif lancé par le Cnapeste et qui porte un grand préjudice à l’élève et par ricochet à ses parents qui n’ont aucun document relatif au niveau de leur enfant. S’ils ont un problème avec la tutelle, ils n’ont qu’à trouver un moyen de le régler loin de nos enfants et de leur avenir», s’emporte le président de l’Association des parents d’élèves.
De leur côté, les syndicats estiment que ces notes ne sont pas illustratives du véritable niveau des élèves. Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), estime que le niveau des élèves prend un sérieux nouveau coup avec les programmes raccourcis, certains enseignants qui gonflent les notes et des sujets qui ne répondent pas au besoin d’une école de qualité. Pour Zoubir Rouina, président du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), il est impossible de dresser un bilan ou une évaluation des notes. «Dans les lycées, ce ne sont pas tous les conseils de classes qui se sont tenus.
Le boycott administratif y est pour beaucoup. Toutefois ce n’est pas la raison unique. Le taux d’absentéisme des élèves en classe de terminale est très élevé. Il reflète le manque d’intérêt des élèves aux cours dispensés à l’école, mais aussi du règlement intérieur des établissements scolaires», ajoute notre syndicaliste qui estime que les résultats ne peuvent être pris au sérieux, étant donné qu’ils ne se basent pas sur des données fiables.
Même le département de Abdelhakim Belabed, ministre de l’Education nationale, s’abstient de donner toute évaluation officielle de cette année marquée par les perturbations.