Les deux produits connaissent une tension dans plusieurs villes : Nouveaux schémas pour la distribution de l’huile de table et du lait

02/04/2022 mis à jour: 19:02
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Le nouveau schéma pour la distribution de lait tient compte de la densité de population de chaque ville

Face à la pénurie que connaissent certains produits alimentaires de base, des changements sont prévus dans le circuit de distribution. C’est ce qu’a indiqué le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN). Evaluant les indemnisations destinées aux opérateurs économiques producteurs d’huile de table à plus de 40 milliards de dinars en 2021, le ministre a annoncé un nouveau schéma de distribution pour ce produit actuellement sous forte tension. 

Le schéma en question sera concrétisé sous l’autorité du ministère du Commerce. Le secteur a également adopté une nouvelle approche dans la distribution du lait subventionné présentée au gouvernement. Cette approche tient compte de la densité de la population et du coût de distribution. Dans ce cadre, plusieurs mesures ont été prises pour assurer la distribution régulière de ce produit, dont le suivi du parcours de production et de distribution de la laiterie jusqu’au consommateur, l’interdiction de la vente conditionnelle aux laiteries et aux détaillants, la non-utilisation du lait en poudre dans la fabrication de produits laitiers et l’interdiction de l’utilisation du lait en sachet subventionné par les cafés, a également affirmé le ministre du Commerce. 

Toujours pour faire face à la crise du lait qui risque de s’amplifier pendant ce mois de Ramadhan, qui est une période de forte demande de ce produit, le secteur du Commerce, en coordination avec les Finances, l’Agriculture et l’Intérieur, travaille actuellement sur l’examen d’une série de solutions relatives à la révision des modalités de distribution, à la marge de bénéfice et aux quotas accordés aux laiteries, mises en place en 2012. Mais, faudrait-il en parallèle, selon le ministre, que ce travail soit suivi par un changement du côté des consommateurs appelés à revoir leurs habitudes alimentaires. «Le ministère n’assume pas la responsabilité des comportements de consommation des citoyens. Nous produisons le double de nos besoins en produits alimentaires», dira le ministre. 

Et d’ajouter : «Le mode de consommation constitue un facteur qui augmente la pression sur le marché en sus d’autres facteurs.» Des facteurs que le ministre n’a justement pas cités, alors que certains sont bien identifiés, comme le déficit en marchés de gros et de proximité pour lesquels d’importantes enveloppes financières ont été pourtant dégagées dans le cadre de différents programmes. Ce manque s’annonce dans la durée. 

Car, même si de nouveaux mécanismes de financement de projets de réalisation de marchés avec les services des wilayas concernées et les commerçants sont en cours d’examen, les conditions financières que traverse la société de réalisation et de gestion des marchés de gros des fruits et légumes (Magros) ne lui permettent pas de financer la réalisation d’autres marchés. C’est du moins ce qu’a souligné le ministre. La société Magros a des crédits bancaires et devra commencer à les rembourser à compter du début de l’année 2023, a-t-il poursuivi. 

Ces crédits concernent, à titre indicatif, la mise en œuvre du programme tracé pour la réalisation de marchés de gros de fruits et légumes dans les wilayas de Tlemcen, Mascara, Ain Oussara (wilaya de Djelfa), Aïn Defla, Mila, Sétif et Guelma, en sus des marchés d’Attatba et de Ouargla, qui devront être réceptionnés en fin 2022.
 

Il y a par ailleurs la problématique de l’informel qui continue à gangrener le marché des produits alimentaires, notamment pour les fruits et légumes. A noter que le système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac) a déjà affiché ses limites. D’où l’urgence d’accélérer sa réforme. L’annonce a déjà été faite dans ce cadre par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Cependant, la révision tarde à se faire pour un système en vigueur depuis 2008. Le dispositif a été créé sous la pression des agriculteurs, pour amortir la chute brutale des prix de la pomme de terre de consommation. 

L’objectif du Syrpalac initialement étant d’éponger la production supplémentaire par le stockage en période de forte production et de la remettre sur le marché en période de soudure. Quatorze ans, la filière qui a déclenché la mise en place du dispositif est toujours en crise avec des prix dépassant les 100 DA le kilo au grand dam des consommateurs.  

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