En 2022, plus de 2900 étrangers de 35 nationalités différentes, en majorité des Occidentaux, ont séjourné à Djanet, contre 1200 la première année où l’Algérie a facilité l’obtention de visas l A ces visiteurs, l’an passé, il faut ajouter 17 000 Algériens qui ont succombé au charme de cette localité du désert.
Une paix intérieure», «le repos total» : Djanet, oasis du Sahara algérien attire de plus en plus de touristes étrangers, désireux de se ressourcer et de découvrir un paysage désertique unique au monde.
Depuis la mise en place en 2021 d’un système de visas obtenus à l’arrivée, plus de 4000 étrangers, selon des chiffres de médias locaux, ont visité Djanet, à 2300 km au sud-est d’Alger, et ses alentours, dont le Tassili n’Ajjer, un site féerique classé par l’Unesco.
Le parc national du Tassili n’Ajjer est caractérisé par un paysage lunaire, ponctué de «forêts de rochers» de grès érodé, des formations géologiques aux couleurs oscillant entre l’orange et le noir, qui font la joie des photographes au coucher du soleil.
«On vient une fois à Djanet, on est obligés d’y retourner. C’est exactement ce qui s’est produit pour moi. Là, je suis avec deux amis, ils n’ont qu’une envie, c’est de revenir au plus vite», confie à l’AFP Karim Benacine, un touriste français de 57 ans, travaillant pour le groupe musicographique Universal Music.
«J’aimerais y aller souvent parce que ça me ressource, je vais en avoir besoin. Maintenant que j’ai connu ça, je crois que je vais le faire régulièrement», abonde sa compatriote, Antonine De Saint Pierre, 49 ans, rencontrée par l’AFP fin juillet.
Le Tassili, vaste plateau de plus de 70 000 km2, abrite aussi «l’un des plus importants ensembles d’art rupestre préhistorique du monde, avec plus de 15 000 dessins et gravures», explique l’Unesco sur son site.
Ces peintures permettent de suivre depuis 6000 ans avant Jésus-Christ jusqu’aux premiers siècles de l’ère chrétienne, «les changements du climat, les migrations de la faune et l’évolution de la vie humaine aux confins du Sahara», souligne l’Unesco.
En 2021, lors de l’épidémie de Covid-19 qui a lourdement pesé sur l’industrie touristique mondiale, les autorités algériennes ont décidé de promouvoir le tourisme saharien, en permettant aux étrangers d’avoir leur visa à l’aéroport d’arrivée dans le sud du pays, et en ouvrant une ligne directe Paris-Djanet.
En 2022, plus de 2900 étrangers de 35 nationalités différentes, en majorité des Occidentaux, ont séjourné à Djanet, contre 1200 la première année où l’Algérie a facilité l’obtention de visas. A ces visiteurs, l’an passé, il faut ajouter 17000 Algériens qui ont succombé au charme de cette localité du désert.
Pour Samira Ramouni, 41 ans, une psychologue venue d’Alger, séjourner dans cette oasis, «c’est (retrouver) une paix intérieure, c’est un repos total, c’est être déconnecté, à la recherche du calme, c’est aussi apprendre de nouvelles choses, se ressourcer, recharger les batteries pour pouvoir recommencer le parcours du combattant».
Abdelkader Regagda, directeur d’agence de tourisme à Tamanrasset, localité importante du Sud algérien située à 700 km à l’ouest de Djanet, est reconnaissant aux autorités d’avoir ouvert «une grande ligne de tourisme de l’Europe vers le Sud» algérien.
A Djanet, «les circuits sont nombreux et divers», explique à l’AFP ce guide, organisateur d’excursions aux alentours de l’oasis. En 1982, le Tassili n’Ajjer a été reconnu comme site du patrimoine culturel mondial et du patrimoine naturel mondial. En 1986, l’Unesco a également ajouté le Tassili n’Ajjer à la liste des réserves de biosphère.