Le projet de la route Tindouf- Zouerate sera sécurisé

30/01/2023 mis à jour: 17:16
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La première session de la Commission mixte de sécurité algéro-mauritanien s’est tenue à Nouakchott sous la coprésidence du secrétaire général du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Adil Hamimid, et son homologue mauritanien du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Mahfoud Ibrahim Ahmed. Les travaux de cette commission mixte de sécurité algéro-mauritanienne se sont étalés du 25 au 28 janvier avec à l’ordre du jour plusieurs questions d'intérêt commun, notamment «l’intensification de la coordination sécuritaire entre les deux pays dans le but de faire face aux défis communs», a indiqué, samedi, un communiqué du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire. Cette rencontre, qui entre dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions de la première session du Comité bilatéral frontalier, tenue à Alger les 8 et 9 novembre 2021, a été l’occasion de passer en revue l’état de la coopération bilatérale pour «sécuriser et protéger les frontières, en mettant l’accent sur la lutte contre toute forme de crime organisé transfrontalier et ses répercussions sur la sécurité des deux pays, et en œuvrant à intensifier les passages frontaliers». Les deux parties ont également évoqué «les moyens de sécuriser le projet de réalisation de la route reliant Tindouf à Zouerate et la ligne maritime desservant les deux pays, ouverte en février 2022» ainsi que «l’organisation des sessions de formation des cadres civils et de sécurité mauritaniens», détaille le communiqué du département de Brahim Merad.

L’axe Alger-Nouakchot a connu ces derniers mois des développements prodigieux marqués par des concertations tous azimuts et un échange continu de délégations de divers secteurs, dans les deux sens, en application des accords et des mémorandums d’entente portant sur de nombreux secteurs signés par les deux chefs d’Etat, Abdelmadjid Tebboune et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Chikh El Ghezouani, lors de la visite d’Etat effectuée, fin décembre 2021, en Algérie par ce dernier.

Le contexte géopolitique régional tendu dans lequel intervient la tenue de la première session de la Commission mixte de sécurité algéro-mauritanienne confère à cette rencontre un cachet particulier. Bien que programmée dans le cadre de la concertation périodique entre les deux pays et les deux départements ministériels de l’Intérieur sur les dossiers stratégiques de la sécurité des frontières et de la lutte contre toute forme de crime organisé, les dernières agressions au drone de l’armée marocaine contre des camionneurs algériens et mauritaniens, qui ont eu le malheur d’emprunter la route longeant la frontière du Sahara occidental et la Mauritanie, ont sans doute été évoquées, en bonne place, dans les discussions entre les deux délégations ministérielles algérienne et mauritanienne. D’autant que la dernière attaque ayant visé un convoi d’orpailleurs illégaux de nationalité mauritanienne, faisant trois décès et autant de blessés, avait coïncidé, suprême provocation ! avec la tenue, à Nouakchott, de la réunion de la Commission mixte de sécurité algéro-mauritanienne. Très peu d’informations ont circulé sur le tracé de la route empruntée par les camionneurs attaqués au drone par l’armée marocaine. Les médias marocains justifient ces actes criminels contre des civils par la violation supposée d’une zone de guerre, une portion du territoire sahraoui contrôlée par l’Armée de libération sahraouie. «La sécurisation du projet de réalisation de la route reliant Tindouf à Zouerate et la protection des frontières» a particulièrement retenu l’attention des experts des deux pays lors de la réunion de la Commission mixte de sécurité. L'intérêt accordé à cette question montre que le risque sécuritaire est pris très au sérieux par les deux parties pour prévenir tout acte de malveillance, d’où qu’il vienne, contre ce projet structurant visant à renforcer l’intégration maghrébine et africaine et favoriser les échanges économiques et commerciaux entre les pays de la région. Longue de 773 kilomètres, dont seulement 77 km se trouvant sur le territoire national, la réalisation de la route bidirectionnelle Tindouf-Zouerate est actuellement au stade des études, en cours de finalisation, et de la mise en place des infrastructures logistiques ; elle a été confiée à des groupements d’entreprises algériennes composés des groupes Cosider, Gitrama et le Groupe des travaux routiers et d’ouvrages arts (Gitra). Le délai prévisionnel de réalisation est fixé à 36 mois, selon des responsables du secteur des travaux publics participants à une journée d’études sur le concept de la coopération du projet Tindouf-Zouerate, organisée en octobre dernier à Alger. A l'évidence, ce projet routier contrarie les plans machiavéliques du voisin marocain qui voit tomber à l'eau son rêve hégémonique dans la région, avec le démarrage du projet, l'adhésion et l'enthousiasme suscités par cette infrastructure routière stratégique auprès des pays qu'elle desservira et désenclavera.

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