Le président Tebboune à la tribune de l’AG de l’ONU : Plaidoyer pour un monde multipolaire

21/09/2023 mis à jour: 08:09
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Photo : D. R.

Le président de la République a réaffirmé, mardi, la position immuable de l’Algérie en faveur des causes justes et en soutien aux peuples opprimés qui luttent pour la liberté, en tête desquelles les questions palestinienne et sahraouie.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a prononcé, mardi à New York, une allocution lors des travaux de la 78e session de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU. Il a réaffirmé, dans son discours, l’attachement de l’Algérie à l’émergence d’un nouvel ordre mondial assurant l’égalité et la coopération entre nations, formulant le vœu de voir un monde où règnent sécurité, prospérité et essor pour les populations du monde sous la bannière de l’ONU.

M. Tebboune a rappelé, à ce propos, que l’Algérie avait milité, il y a 50 ans, depuis la tribune onusienne, «pour pallier les dysfonctionnements qui caractérisent l’actuel ordre mondial». L’Algérie avait alors plaidé pour «un nouvel ordre sous-tendu par l’égalité entre Etats, des principes pour lesquels a été créée l’ONU», a-t-il souligné. Du haut de cette même tribune de l’ONU, en avril 1974, le défunt président Houari Boumediène, avait défendu, lui aussi, au nom des pays non-alignés, le principe d’un nouvel ordre économique international. Un nouvel ordre qui avait pour finalité d’amorcer concrètement le règlement du problème fondamental du développement dans les pays parmi les plus pauvres.

Le président de la République a, en outre, lors de cette AG, réitéré le soutien de l’Algérie aux efforts du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, inlassables et louables, pour renforcer le rôle de l’instance onusienne et répondre aux aspirations des peuples. «L’heure est à la réflexion sur les moyens de promotion des valeurs et principes de la Charte des Nations unies (…)», dans le but de «consacrer la paix et la sécurité internationales, mais également le développement durable dans un monde multipolaire», dira-t-il.

«Coexistence», «solidarité», «coopération» et «égalité» entre les nations, sont les maîtres-mots prononcés par le chef de l’Etat à l’occasion de cette session de l’ONU. Il a, en effet, assuré que l’Algérie œuvrait pour que «le dialogue et le débat entre nous soient une revendication cruciale pour laquelle nos peuples ont lutté en vue d’un monde marqué par la coexistence, la solidarité, la coopération et l’égalité entre les nations».

Il n’a pas omis, pour la circonstance, d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la prédominance des conflits et des crises dans le monde, alertant sur les conséquences qui en découlent. Des conflits qui ont atteint un niveau «sans précédent», a-t-il fait remarquer, avec des millions de personnes déplacées et une transformation des relations internationales, passant de la coopération et de la convergence à l’affrontement, «mettant ainsi les organisations et les institutions internationales à l’épreuve dans un contexte mondial marqué par une urgence multidimensionnelle».

D’où l’importance, a-t-il plaidé, d’engager et d’accélérer des négociations internationales concernant la réforme du Conseil de sécurité. Une réforme fondée sur une approche globale et intégrée devrait ainsi être «une priorité pour la communauté internationale», a-t-il poursuivi. En ce sens, le président Tebboune a mis en relief l’«engagement de l’Algérie en faveur de la position africaine commune» pour «mettre un terme à l’injustice historique qui a touché le continent africain».

Solution à deux états

Il a, à cet égard, assuré que l’Algérie, qui s’apprête à occuper son siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, «est pleinement consciente de la responsabilité dont elle est investie», soulignant qu’elle rejoindra le Conseil de sécurité «porteuse d’espoirs des peuples africains et arabes». Pour y parvenir, l’Algérie mettra à disposition «sa riche expérience en matière de médiation et de promotion du règlement pacifique des conflits», a-t-il soutenu.

Aussi, devant les membres de l’AG de l’ONU, le président Tebboune a réitéré la position immuable de l’Algérie en faveur des causes justes et en soutien aux peuples opprimés qui luttent pour la liberté, en tête desquelles les questions palestinienne et sahraouie. Il a ainsi invité l’ONU à convoquer une assemblée générale extraordinaire pour octroyer à la Palestine la qualité de membre à part entière de l’AG, formulant la même revendication à l’adresse de la Cour internationale de Justice afin qu’elle donne suite à la demande de l’AG pour émettre son avis consultatif sur les pratiques attentatoires aux droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés.

La Palestine détient le statut d’«Etat observateur non membre» au sein de l’organisation qui compte 193 membres. En 2012, l’AG des Nations unies a élevé le statut de la Palestine d’«entité observateur» à «Etat observateur non membre». Soutenant la solution à deux Etats, le président Tebboune a également exhorté le Conseil de sécurité à promulguer une résolution permettant de parrainer cette option.

La question sahraouie a, par ailleurs, été évoquée par M. Tebboune qui a appelé à parachever le processus de décolonisation sur le continent africain. Il a, en ce sens, mis en avant l’aspiration de l’Algérie à parvenir à une décolonisation définitive en Afrique où «tout un peuple au Sahara occidental, reste privé de son droit à l’autodétermination, à travers un référendum libre et régulier conforme au plan de règlement ONU-OUA adopté par le Conseil de sécurité et accepté par les deux parties en 1991».

Sur le plan régional, les efforts consentis par l’Algérie ont été mis en exergue, visant à trouver des solutions pacifiques, notamment en Libye, au Mali, au Niger, et au Soudan. Dans un autre registre, le président Tebboune a souligné les acquis importants réalisés par l’Algérie en matière d’Objectifs de développement durable (ODD), et de promotion et de consolidation des droits de l’homme. L’Algérie «avait adopté le plan de développement durable en tant que priorité nationale dans le cadre de l’ensemble des stratégies et programmes du gouvernement», a-t-il indiqué.

Cela a permis de «franchir de grands pas et d’obtenir des résultats probants dans le processus des Objectifs de développement durable, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du bâtiment, l’électricité et l’eau», devait-il rappeler. «Plus de huit années après l’adoption du Programme 2030 de développement durable et du plan d’action d’Addis-Abeba, plusieurs pays en voie de développement font encore face à des défis qui exigent davantage de solidarité à l’échelle internationale pour un monde meilleur et un modèle économique efficace et juste permettant de concrétiser les Objectifs de développement durable», a-t-il fait observer.


 

 

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