Le président du groupe espagnol Naturgy avertit : «La hausse du prix du gaz est inévitable»

06/06/2022 mis à jour: 02:01
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L’Algérie et l’Espagne sont liées par un accord qui est valable jusqu’en 2032

Tout en rassurant sur la garantie de l’approvisionnement en gaz de son pays à partir de l’Algérie, grâce à des contrats à long terme scellés jusqu’en 2032, le président du groupe espagnol Naturgy, Francisco Reynés, prévient que l’augmentation des prix du gaz, qui sera acheminé notamment via Medgaz, est «inévitable». «Le pouvoir de négociation de ceux qui disposent d’une ressource rare, en l’occurrence le gaz, est plus important qu’il ne l’avait été à d’autres moments. Je dirai que le monde est voué à une hausse des prix du gaz dans les années à venir.» 

A propos de la négociation en cours avec Sonatrach à propos des prix à appliquer aux contrats gaziers dans les trois ans à venir, le patron de Naturgy déclare : «Nous travaillons à rendre l’augmentation aussi minime que possible, pour la transférer à nos clients.»
 

Le président de Naturgy, qui s’exprimait dans un entretien accordé au média espagnol La Vanguardia, souligne, qu’à court terme, l’ Espagne a des avantages : «L’un est un important potentiel de regazéification et l’autre une liaison privilégiée avec l’Algérie. L’important est de garantir des contrats d’approvisionnement à long terme.» 

A ce propos, il indique que malgré la conjoncture et les tensions entre les deux pays, «le contrat de fourniture en cours entre l’Algérie et l’Espagne est garanti jusqu’en 2032, avec la volonté des parties de discuter de son renouvellement (…). Nos relations durent depuis 30 ans et ont toujours été cordiales. 

Le contrat que nous avons avec Sonatrach comporte deux parties, l’une est le contrat de prix et l’autre est le contrat de quantité. Ce dernier ne fait l’objet d’aucune suspicion, ni est sujet à réexamen», assure le patron de Naturgy.
 

Sur la question des prix en revanche, Francisco Reynés souligne que la hausse sera inévitable, déclarant qu’«au vu de l’évolution des indices, c’est évident que les prix augmenteront. Personne ne doute que le gaz est plus cher aujourd’hui qu’il ne l’était il y a trois ans».

 Il explique que si la durée des contrats est garantie sur le long terme, selon la formule «take or pay», la courbe des prix appliqués est régie par un accord révisable tous les trois ans. «Cela se fait en raison de la volatilité à laquelle les prix sont soumis, même avant la crise actuelle. Nous avons commencé à travailler sur la renégociation du contrat pour la période de janvier 2022 à décembre 2024, en novembre 2021. 

Et cela n’a rien à voir avec l’invasion de l’Ukraine ou le Maroc. Un travail avait déjà été fait, mais s’accorder sur un scénario de prix comme celui-ci n’est pas chose aisée, car les références changent de jour en jour», explique Reynés.
 

A une question sur l’influence de la concurrence de l’Italie sur les relations gazières entre l’Espagne et l’Algérie, Francisco Reynés souligne que «l’Italie a un avantage. Le gazoduc qui la relie à l’Algérie n’a pas été utilisé à 100% de sa capacité. 

Cela a donné aux Italiens une chance de contracter des volumes supplémentaires. Dans notre cas, le tube de raccordement, le Medgaz, va jusqu’à la limite. Ce que nous avons fait, c’est démarrer une nouvelle station de compression qui nous permet d’augmenter sa capacité».
 

A propos de la transition énergétique et du rôle du gaz dans les années à venir, le président de Naturgy affirme : «Pour notre génération et celles à venir, l’engagement dans la transition énergétique doit être total. 

Et aucun événement circonstanciel ne doit nous faire perdre de vue l’objectif à long terme. Cela dit, le pragmatisme s’impose. Pour moi, il est très pragmatique de ne pas négliger le rôle du gaz, par exemple. Penser à son remplacement total n’est pas réaliste.»

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