Le Premier ministre tunisien hier à Alger pour sa première sortie internationale : Les défis régionaux et la stabilisation de la Tunisie au centre des entretiens bilatéraux

04/10/2023 mis à jour: 18:09
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Aïmene Benabderrahmane recevant son homologue tunisien - Photo : D. R.

Le chef du gouvernement tunisien effectue, depuis hier, sa première visite en Algérie pour booster la coopération algéro-tunisienne. Les dossiers de la migration, de la lutte contre le terrorisme, des enjeux régionaux et de la stabilisation de la Tunisie devraient être à l’ordre du jour de la haute commission mixte. L’Algérie s’est toujours tenue aux côtés de la Tunisie pour l’aider à faire face aux défis auxquels elle est confrontée.

Comme d’usage, Ahmed Hachani accorde à l’Algérie sa première visite internationale en tant que chef de gouvernement tunisien, poste qu’il occupe depuis à peine deux mois ; le temps nécessaire de connaître ses dossiers, tracer son programme et établir ses priorités. M. Hachani vient, certes, à Alger pour prendre part aux travaux de la haute commission mixte algéro-tunisienne mais il veut surtout discuter avec les autorités du «grand frère algérien» de la stratégie à adopter face aux défis communs dans des questions aussi épineuses que la lutte contre la migration irrégulière et la montée du terrorisme dans la sous-région déjà très instable, sans parler de la crise économique dévastatrice.

Des enjeux stratégiques partagés par les deux pays maghrébins en cette période caractérisée par les dissensions et l’instabilité à travers la planète. La situation régionale très instable en ce moment appelle à plus de coordination, surtout avec les défis au Niger, au Mali et en Libye.

Et si au Niger, un grand pas en avant a été accompli avec l’acceptation par la communauté internationale de l’initiative algérienne, ce n’est pas le cas en Libye où les tractations traînent entre les belligérants locaux et leurs parrains internationaux. L’expérience libyenne montre clairement que la soi-disant communauté internationale ne veille qu’à ses propres intérêts. Et il n’y a que le pétrole, coulant à flots qui l’intéresse en Libye.

Qu’importe à leurs yeux la crise quotidienne du citoyen libyen lamda ! Algériens et Tunisiens ne sont pas de cet avis et ils persistent à appeler à une solution libyo-libyenne qui préserve les intérêts de la population locale. Une position coordonnée ne peut que renforcer les efforts algériens pour stabiliser la région, notamment le Niger et la Libye, et aider à la reprise socioéconomique de la Tunisie.

Fraternité et solidarité

Il n’y a pas que la situation régionale qui est dans l’agenda de la visite du chef du gouvernement tunisien en Algérie. Il sera question également de la Tunisie qui traverse une conjoncture économique difficile. L’Algérie a, depuis les premiers temps après la chute de Ben Ali, en 2011, toujours été d’un grand soutien pour la Tunisie, surtout quand il s’est agi de la soutenir financièrement. Pas plus tard qu’en 2023, l’Algérie a accordé un prêt de 300 millions de dollars pour venir au secours du budget tunisien en quasi-faillite, à cause des négociations difficiles avec le Fonds monétaire international (FMI).

La situation commence à s’améliorer, après une bonne saison touristique et les «Grands» envois des Tunisiens à l’étranger. Par ailleurs, la Tunisie a eu également à traverser une période d’instabilité politique. Là également, Tunis et le président Kaïs Saïed ont pu compter sur l’Algérie. Alger a tout fait pour éviter à la Tunisie de sombrer dans le chaos, en apportant au président Saïed l’appui régional nécessaire pour asseoir son pouvoir.

Aujourd’hui, le pouvoir tunisien essaie de desserrer l’étau imposé par les Occidentaux qui font pression sur le FMI pour qu’il pose des conditions draconiennes à son prêt destiné à la Tunisie. L’Algérie soutient bien évidemment le combat de la Tunisie. Ahmed Hachani est là pour renvoyer l’ascenseur avec des objectifs d’ordre local et régional.

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