Il a été enterré jeudi dernier au cimetière de Baïnem à Alger. Redouane Tilmati, âgé de 57 ans, est décédé en ce jour de l’Aïd El Adha laissant derrière lui une famille et beaucoup d’amis en deuil. Guitariste au sein du groupe Dzaïr, un groupe de rock qui a pris naissance en 1998, pour faire une longue aventure dans la chanson.
Redouane Tilmati était guitariste, il était parmi les premiers du groupe Dzaïr, mais sa carrière de guitariste débuta bien avant pour avoir fait partie de plusieurs associations afin de s’aguerrir. L’enfant du quartier des Deux-Moulins, cet enfant qui aimait tant la mer, qui est né à deux pas du littoral algérois, adorait la musique, tous les genres de musique.
Du patrimoine algérien à la musique universelle, Redouane Tilmati toucha à tout. Il a même gratté sa guitare dans le genre chaâbi, sachant que ses voisins de quartier n’étaient autres que les Tamache, père et fils. Mais il était dit que le rock, la fibre du rock, allait entraîner dans son répertoire le jeune Redouane lorsqu’il fera son entrée dans le groupe Dzaïr avec lequel il allait signer un long bail.
Un groupe qui fera son apparition sur la scène culturelle en plein dedans de la décennie noire mais qui n’a pas freiné dans son enthousiasme, cette bande de jeunes de s’adonner à leurs aspirations, leurs inspirations.
Pour référence de début, c’était les Pink Floyd, donc le rock des années 80, ce qui n’a pas empêché le groupe Dzaïr de puiser dans le patrimoine algérien. Redouane Tilmati et sa bande de copains trouvaient aussi un malin plaisir à moderniser les chansons algériennes, comme ce fut le cas avec la célèbre chanson Hizia.
S’en suivirent des tournées nationales et internationales, des recherches, des concerts, etc. Soit le beau monde de la musique qui défilait mais qui sera stoppé net pour Redouane Tilmati par une lourde maladie. Affaibli, il tentera courageusement de lutter pour s’en sortir, mais le destin en a voulu autrement.
On dit bien que pour maîtriser la guitare, il faut dix années par corde. C’est certainement pour cela que Redouane Tilmati n’a pas lâché la sienne jusqu’à ce que mort s’ensuive. A. H.