Après ce qui s’est passé lors de la confrontation de la 2e journée du groupe D entre l’Algérie et le Burkina Faso, où une action litigieuse, une faute évidente commise sur Bounedjah, se déplaçant verticalement sans ballon, fut ceinturé par un défenseur burkinabé, jusqu’à le mettre à terre, en pleine surface de réparation, alors que le ballon était en jeu. Aucune intervention de la VAR !
On est tenté de le croire. Car au tout début du tournoi continental (CAN 2023) qui se déroule actuellement en Côte d’Ivoire, dans ce même espace, nous avions titré «La réussite d’une CAN, c’est (surtout) un acte arbitral de qualité et d’équité». Evidemment, la VAR y est intimement associée pour l’impact (influence) prépondérant et même déterminant qu’elle peut apporter en alertant l’arbitre directeur sur un fait de jeu qu’il n’a pas vu pouvant changer la décision initiale prise en amont.
Mais chemin faisant, même s’il n’y a pas eu, à ce jour, de scandale causé par l’arbitrage sur le terrain durant les matchs de la première journée de la phase des poules, il n’en demeure pas moins qu’outre des dysfonctionnements de communication via l’oreillette pour certains arbitres (l’Ethiopien Bamlak Tessema Weyessa lors de sa 2e direction en cette CAN), c’est plutôt l’exploration de la VAR qui suscite un grand et non moins houleux débat sur la place de la consultation médiatique.
Il est opportun de rappeler qu’en Afrique, ce n’est pas la première fois que l’on utilise cette technique d’assistance vidéo aux arbitres (VAR). De ce fait, l’Afrique du football et de l’arbitrage dispose d’arbitres licenciés, dûment mandatés et suffisamment préparés pour être à la direction de la VAR pour justement prêter assistance aux arbitres directeurs sur le terrain, lors d’actions litigieuses qui se passent loin de son champ de vision ou ces fautes commises dans les surfaces de réparation devant être sanctionnées par un penalty. Des arbitres du continent africain ont fait partie des arbitres du dernier Mondial Qatar 2022.
Lors des matchs de la première journée de la CAN, plusieurs décisions arbitrales techniques et disciplinaires furent «corrigées» après consultation de la VAR. Particulièrement des penalties non accordés dans le feu de l’action. La répétition d’abord au niveau de la régie de réalisation sur l’écran TV et également à la salle de contrôle de la VAR, où plusieurs écrans de contrôle sont à la disposition de ceux en charge de la VAR, assistés par un technicien spécialisé de la boite de la VAR et ce afin de visionner et s’assurer qu’il y a eu outrage aux dispositions particulièrement des lois du jeu (10, 11 et 12), que l’arbitre ou l’assistant n’ont pas vues sur le terrain.
Car l’attention et la concentration de l’arbitre et de l’assistant concerné par l’action sont surtout focalisées là où le ballon s’y trouve. Pour ceux de la VAR, leur position assise, loin de la pression du terrain, combinée à un champ de vision plus élargi (plusieurs écrans TV avec plusieurs plans et angles à leur disposition) leur permet de mieux voir et d’alerter via oreillette l’arbitre directeur.
Pourtant, lors de la rencontre Algérie-Burkina Faso, l’arbitre fut rappelé à deux reprises pour aller revoir ou réviser les actions objet de litige. Sur l’action de Bounedjah (17’), ni répétition, ni alerte via oreillette. A ne rien comprendre ! Pour un même match, une VAR à deux vitesses !