Le 24e Festival européen de musique se poursuit à Alger : Moussa Diallo célèbre un afro blues mélancolique et joyeux

01/07/2024 mis à jour: 02:57
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Les chants de Moussa Diallo évoquent l’amour et le vivre-ensemble (photo : dr)

Le trio danois Moussa Diallo a animé la troisième soirée du 24e Festival européen de musique au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger (TNA), le 29 juin.

De père malien et de mère danoise, Moussa Diallo a accompagné pendant longtemps des artistes en Scandinavie en tant que bassistes. A partir du début 2000, Moussa Diallo a décidé de sortir de son statut de sideman et de voler de ses propres ailes pour produire une dizaine d’albums. Accompagné du Danois Preben Carlsen, à la guitare, et du Gambien Salieu Dibba aux percussions, Moussa Diallo fait le tour du monde. De l’Afrique, la terre de ses ancêtres, il ne connaît que le Mali, où il s’occupe d’un festival depuis dix ans, «Spot on Mali music», le Kenya, la Tanzanie et le Mozambique.

Le Festival européen de musique d’Alger était une occasion pour visiter pour la première fois l’Algérie. «Ici, le public nous a reçus à bras ouverts. J’en suis ému», a-t-il confié après le concert. La présence de certaines sonorités gnawa (diwane) dans sa musique explique, selon lui, la vive réaction du public.Moussa Diallo a réussi, dès les premières notes, à embarquer les spectateurs de la grande salle Mustapha Kateb du TNA vers l’Afrique, ses terres et ses rivages,  gorgés de soleil, de rythmes et de senteurs océanes et sahariennes. Avec un afro blues, enrobé parfois de coupé-décalé aérien et d’afrobeat chaud, Moussa Diallo, avec une voix rassurante, a offert un plat varié de chants, invitant le public à l’accompagner au chant et au rythme.
 

«Le monde a beaucoup changé...»

Ecrits en bambara, sa langue maternelle, et parfois en danois, les chants de Moussa Diallo évoquent l’amour, le vivre-ensemble, la paix, l’entraide et la solidarité. Il a interprété une chanson en souvenir de sa grand-mère qui lui a enseigné à prendre la vie toujours du bon côté en se levant le matin.

Il a rendu un hommage aussi aux habitants du village de son père où «une fois par an, les gens se rassemblent autour d’un grand baobab pour célébrer une fête». Dans ses fusions, Moussa Diallo, qui est également auteur-compositeur, n’a pas oublié les sonorités jazz parfumées parfois d’airs pop scandinaves. Outre la musique, Moussa Diallo est un conteur. «J’écris et je raconte des contes pour enfants en danois et en anglais. On m’a même invité pour aller en Chine. Il y a un besoin de faire des activités pour les petits. Les festivals sont destinés aux adultes. J’aime bien les contes, l’interaction, la joie, l’humour... J’ai grandi avec cela, aux pieds de ma grand-mère au Mali dans les années 1960-1970. Le monde a beaucoup changé depuis», a-t-il regretté. 

Moussa Diallo a décroché plusieurs prix au Danemark comme le Danish Music Award du meilleur album (Chiwara) en 2003 et le prestigieux Ken Gudman Award, attribué au musicien qui a le plus contribué à la scène artistique danoise. En 2019, Moussa Diallo a été consacré meilleur chanteur de l’année dans la catégorie «world music».

 Le 24e Festival européen de musique se poursuit jusqu’au 3 juillet 2024 au TNA.   Hicham Fares
 

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