Large consensus contre l'occupation de la palestine : Revers d'Israël à l'ONU

02/01/2023 mis à jour: 06:13
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Nouvelle victoire diplomatique du peuple palestinien avec l’adoption, samedi dernier, par l’Assemblée générale des Nation unies d’une résolution demandant à la Cour internationale de justice de La Haye, la haute juridiction de l’Onu chargée des différends entre Etats, de déterminer «les conséquences juridiques de la violation persistante du droit du peuple palestinien à l’autodétermination», ainsi que les mesures «visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem». La résolution a été adoptée, dans la nuit de vendredi à samedi, avec 87 voix pour, 26 contre et 53 abstentions. La particularité de cette nouvelle résolution de l’AG des Nations unies sur la Palestine, réaffirmant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et la dénonciation, par la communauté internationale, de l’occupation israélienne des territoires palestiniens, réside dans le fait qu’elle a provoqué un schisme au niveau des soutiens traditionnels de l’entité israélienne. Particulièrement, les pays de l’Union européenne, à l’instar de la France qui a recentré sa position sur le dossier en s’abstenant lors du vote, contrairement à d’autres pays, comme les Etats-Unis, qui persistent dans leur soutien inconditionnel à Israël. Outre les Etats-Unis, le Royaume-Uni, et l’Allemagne se sont également opposés à la résolution, à l’inverse, les deux autres puissances, membres permanents du Conseil de sécurité : la Chine et la Russie, qui font contrepoids à l’Europe, aux Etats-Unis et à leurs alliés dans le monde sur nombre de dossiers internationaux, ont voté pour la dernière résolution de l’AG de l’Onu. Autre fait marquant qui signe un tournant dans l’évolution du dossier palestinien : le vote massif en faveur de cette résolution par les pays arabes, y compris ceux ayant normalisé leurs relations avec l’entité sioniste. Selon toute vraisemblance, l’unité arabe retrouvée, lors du Sommet arabe d’Alger de novembre dernier, a lourdement pesé dans le consensus arabe scellé autour de la défense de la cause palestinienne dans les instances internationales. Bien que non contraignante, contrairement aux décisions du Conseil de sécurité qui ont un caractère exécutoire, la résolution de l’AG de l’Onu qui reconnaît explicitement la nature et le dessein colonialistes, racistes et confessionnels de l’entreprise annexionniste de la Palestine occupée par l’entité sioniste est un nouvel acquis précieux à l’actif de la lutte du peuple palestinien pour la libération de sa patrie. Une victoire politique du droit sur la force qui vaut son pesant d’or. Par son timing, en intervenant, au lendemain de la composition du nouveau gouvernement le plus à droite que l’entité sioniste ait eu à connaître au cours de ces dernières décennies, avec la nomination aux poste-clés des ministères de l’Intérieur et de la Défense, de partisans invétérés de la colonisation et de l’épuration de la Palestine de ses populations autochtones. Des plans d’expulsion en bonne et due forme des populations palestiniennes vers les pays arabes frontaliers sont prévus dans les programmes politiques des partis de l’extrême droite qui composent la coalition gouvernementale, sans que cela n’émeuve les démocraties occidentales. Pire, par leur silence et complicité ces dernières cautionnent les expulsions déguisées à travers les départs forcés des Palestiniens vers des cieux plus cléments, en différents endroits de la planète, sous les effets de la guerre. Le représentant palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour, a perçu, à cet égard, dans le vote de la résolution, un signal au nouveau gouvernement du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, dans la perspective d’un renforcement des politiques «coloniales et racistes», tout en saluant les Etats qui ont refusé de se laisser «dissuader par des menaces et des pressions». «L’heure est venue pour l’occupant de se soumettre à la loi», a déclaré, pour sa part, Nabil Abou Roudeïna, le porte-parole du président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas. A l’opposé et comme il fallait s’y attendre, le représentant permanent de l’entité sioniste auprès des Nations unies, Gilad Erdan, a qualifié la résolution de «tache morale sur l'ONU», n’hésitant pas à défier les Nations unies. «Aucune organisation internationale ne peut décider si le peuple juif est un occupant dans sa propre terre natale», a-t-il assené. La même attitude de mépris est affichée vis-à-vis de la Cour internationale de justice de La Haye : «Une quelconque décision d'une organisation judiciaire qui reçoit son mandat de Nations unies politisées et en faillite morale est complètement illégitime», a-t-il accusé. Pour rappel, il convient de noter que la résolution sur la Palestine adoptée samedi dernier par l’Assemblée générale de l’Onu intervient après le vote, le 11 novembre dernier, d’une autre résolution par la 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations unies, à une écrasante majorité de 98 voix pour et seulement 17 contre, demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les effets de l’occupation et de la colonisation illégales des territoires palestiniens par Israël. La résolution est intitulée «Pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est». Les pressions exercées par l’entité israélienne et ses alliés pour faire avorter l’adoption de la résolution ont lamentablement échoué. Les magistrats de la CIJ semblent sensibilisés sur le bien-fondé juridique de la requête et comptent bien ouvrir une enquête sur les crimes commis par l’armée israélienne à l’encontre des populations civiles palestiniennes,  comme il a été confirmé, lors de la dernière réunion annuelle de la Cour tenue à la mi-décembre, à laquelle avait pris part le ministre palestinien des Affaires étrangères en tant que représentant de l’Autorité palestinienne . 

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