L’Algérie et le défi climatique : Un plan de 155 projets pour la période 2020-2030

06/11/2022 mis à jour: 01:35
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La COP27 (Conférence des Parties) représentant les pays membres de la Convention-cadre des Nation unies sur les changements climatiques (CCNUCC) s’ouvre aujourd’hui dans la station balnéaire de Charm El Cheikh, en Egypte, en présence de nombreux chefs d’Etat de pays ayant ratifié cette charte qui vise à atténuer les effets du dérèglement climatique sur la planète. L’Algérie, signataire de l’Accord de Paris sur le climat, aux côtés de 195 autres pays, sera représentée à cette nouvelle édition sur le climat prévue en terre égyptienne du 6 au 18 novembre par le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune. A la veille de la tenue de la COP27, les dirigeants arabes réunis dans le cadre du 31e Sommet ordinaire de la Ligue des Etats arabes à Alger les 1er et 2 novembre ont exprimé leur soutien à l’Egypte pour la tenue du Sommet international des Nations unies sur les changements climatiques, qu’abrite le pays des Pharaons. Et c’est dans le droit fil de cet événement mondial d’importance, dont l’enjeu est de sauver la planète des dérives de l’homme, de la course au profit et à la croissance économique débridée, que le Sommet  arabe d’Alger a inscrit à l’ordre du jour de ses travaux des questions en lien avec les objectifs de la COP27 qui se posent avec une grande acuité dans le monde arabe, en raison de l’austérité de sa géographie et de son climat. Il s’agit de la double sécurité : alimentaire et hydrique, deux dossiers qui ont fait l’objet de larges et riches débats débouchant sur des décisions et recommandations adoptées dans le cadre de la Déclaration d’Alger. Sur ce dossier capital qui mobilise la planète, l’Algérie n’a pas manqué d’investir les tribunes et les cadres organisationnels à l’échelle régionale, continentale et internationale pour porter ses préoccupations et celles des ensembles géographiques auxquels elle appartient. Dans le cadre de la concertation inter-africaine, l’apport de l’Algérie pour défendre la position de l’Afrique au niveau des instances onusiennes, devant l’Assemblée générale des Nations unies ou lors des Conférences des Parties (les différentes COP) sur le climat est particulièrement remarqué et apprécié. Intervenant en mars dernier en visioconférence devant le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine (UA) au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, le président Tebboune avait soumis et fait adopter par ses pairs africains la proposition de la création d’un fonds africain dédié à la lutte contre le réchauffement climatique. 

Les pertes et les dommages des pays en développement 

Lors de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, avait plaidé pour l’adoption d’une action commune de l’Afrique lors de la COP27. Intervenant au nom du président Tebbounne lors des travaux du Sommet du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine sur les changements climatiques (CAOSCC) préparatoires à la COP27 organisés en marge de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, M. Lamamra a exhorté l’Afrique à «parler d’une seule voix» mettant l’accent sur le principe de la « responsabilité commune, mais différenciée» dans l’approche sur le traitement du dérèglement climatique . Autrement dit, le débat sur le principe « du pollueur payeur » qui avait constitué la doctrine de base de la lutte contre le dérèglement climatique est dépassé dans l’entendement des pays en développement qui exigent des pays industrialisés, responsables de la pollution de la planète, des réparations à hauteur des pertes et des dommages subis, suite aux catastrophes liées aux changements climatiques : inondations, incendies de forêts, sécheresse, fragilité des sols… Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIEA), l’Afrique n’est responsable que de 3% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. ; l’Algérie n’en émet que 0,39%. En tant que pays semi -aride, notre pays est lourdement impacté par le phénomène climatique se traduisant par la survenue d’aléas climatiques devenus endémiques depuis quelques années déjà, comme on le constate avec les caprices de la pluviométrie . Pour y faire face, un plan ambitieux a été mis en place s’étalant sur la période décennale 2020-2030 et couvrant un total de 155 projets entrant dans le cadre des efforts pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de l’adaptation aux conséquences des changements climatiques, le tout adossé à une gouvernance climatique réfléchie. Les engagements du plan national d’adaptation aux changements climatiques se déclinent comme suit : réduction de 7% des émissions de gaz à effet de serre,  avec la perspective de porter ce taux à 22% , d’ici 2030,  les fonds d’aide internationale sont libérés. Des méga-projets sont programmés dans ce cadre, à l’instar de la relance du barrage vert, l’extension de l’énergie solaire, notamment au profit des populations du Sud et des Hauts Plateaux , pour le développement du secteur agricole et la satisfaction des besoins domestiques en électricité propre et en eau potable, l’encouragement de l’investissement dans l’activité de la collecte , du tri et recyclage des déchets, à travers la création de Start-up , la production de l’hydrogène vert.… Ce sont là, quelques actions que l’Algérie a engagées pour apporter son obole au titre des « contributions déterminées au niveau national ( CDN) exigées des pays signataires de l’Accord de Paris pour réduire le réchauffement climatique à hauteur de 1,5°C . Un objectif qui est loin d’être atteint, selon les prévisions des experts  l’Onu  qui tablent sur une réchauffement oscillant entre 2,6°C et 2,8°C. En cause, les tergiversations des pays industrialisés qui rechignent à délier leurs bourses pour indemniser  les pays les plus exposés au risque des changements climatiques , et à honorer leurs engagements pour la réduction des émissions à effet de serre, à travers la mise en œuvre d’une politique de développement des énergies renouvelables. L’objectif étant de parvenir , à terme, à mettre en place un nouveau modèle économique, à même de concilier les exigences du développement et de la croissance avec la sauvegarde de la planète.  


 

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