L’Algérie appelée à faire des réformes pour l’égalité juridique entre les femmes et les hommes

08/03/2022 mis à jour: 07:25
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Dans le rapport de la Banque mondiale sur «Les femmes, l’entreprise et le droit 2022», l’Algérie réalise un score moyen de 57,5 sur 100. Ce score est supérieur à la moyenne régionale observée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (50), mais il est inférieur par rapport aux résultats de certains pays de la région.

L’Arabie Saoudite, qui n’était pas il y a quelques années réputée pour être favorable au travail des femmes, réalise un score honorable de 80 sur 100. De même pour les Emirats arabes unis qui obtiennent une moyenne de 82,5 sur 100. Dans la région du Maghreb, l’Algérie est mieux classée que la Mauritanie (48,1) et la Libye (50). Par contre, elle demeure moins bien classée que le voisin tunisien, qui obtient un score de 64,4, alors que le Maroc réalise quant à lui une moyenne de 75,5 sur 100.

C’est sur la base de huit indicateurs et 35 questions que ce score est calculé avec une note de 100 comme score le plus élevé pour chaque indicateur. Les données se réfèrent aux lois et réglementations en vigueur dans chaque pays sur les indicateurs de la mobilité, l’entrepreneuriat, le mariage, le salaire, la pension de retraite, la parentalité et actifs.

Dans le cas de l’Algérie, le rapport précise que les données collectées ne concernent que la capitale Alger et note qu’il pourrait y avoir différents résultats dans d’autres villes plus éloignées des grands pôles urbains. Le rapport indique également que l’Algérie n’a atteint un score parfait dans aucun des indicateurs.

75 sur 100 pour le droit à la création et gestion d’une entreprise, les entraves à la liberté de mouvement et la rémunération. Un score de 60 pour les contraintes liées au mariage et la parentalité (lois affectant le travail des femmes après avoir eu des enfants). Un score de 40 pour les actifs ou contraintes liés au droit de propriété et d’héritage et lois affectant la taille du capital d’une femme.

Aussi un score de 50 pour le droit au travail, et un autre de 25 seulement pour la pension de retraite. «Il y a place à l’amélioration dans les huit indicateurs… l’Algérie pourrait envisager des réformes pour améliorer l’égalité juridique entre les femmes et les hommes», note la BM en mettant l’accent sur le plus faible score qui concerne le montant des pensions de retraite.

«L’Algérie pourrait opter pour une égalité dans l’âge de la retraite à la fois pour les hommes et les femmes, et faire en sorte que les femmes arrivent à obtenir une pension à taux plein tout comme les hommes. Une égalité est recommandée pour l’âge de la retraite partielle ou complète.» Ceci et de remarquer qu’aucune réforme n’a été effectuée ces deux dernières années, qui ont pourtant connu des effets désastreux dans le monde sur le travail des femmes du fait de la crise sanitaire.

Concernant les résultats globaux de l’enquête de la Banque mondiale effectuée sur 190 économies dans le monde, le rapport relève qu’environ 2,4 milliards de femmes en âge de travailler ne bénéficient pas de l’égalité des chances économiques et 178 économies maintiennent des obstacles juridiques qui empêchent leur pleine participation à la vie économique. «A l’échelle mondiale, les femmes ne disposent toujours que des trois quarts des droits juridiques accordés aux hommes.

Le score moyen mondial s’établit ainsi à 76,5 sur 100… Malgré l’effet disproportionné de la pandémie de Covid-19 sur la vie et les moyens de subsistance des femmes, seuls 23 pays ont réformé leurs lois en 2021 afin d’introduire des réformes indispensables à l’inclusion économique des femmes», précise le rapport.

«Bien que des progrès aient été réalisés, l’écart entre les revenus attendus des hommes et des femmes au cours de leur vie s’élève à 172 000 milliards de dollars, soit près de deux fois le PIB annuel mondial», souligne Mari Pangestu, directrice générale de la BM pour les politiques de développement et les partenariats, qui appelle les gouvernements à accélérer le rythme des réformes législatives pour les femmes.

Dans son analyse sur la région MENA, le rapport remarque que les femmes ne bénéficient que de la moitié des droits juridiques dont disposent les hommes, même si des améliorations ont été relevées dans un certain nombre de pays de la région.

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