La mort de trop !

26/01/2023 mis à jour: 06:12
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Le dramatique décès de Meheni Benidir, joueur de l’US Oued Amizour, survenu mardi à Reghaia, lors de la rencontre MC Rouiba- USOA, régionale Une, ligue d’Alger, relance le débat sur le suivi médical, la prévention et le contrôle médical des joueurs. C’est des choses qui n’ont pas cours ou du moins à titre exceptionnel dans les divisions inférieures. Mis à part la visite de contrôle de début de saison, obligatoire pour la constitution du dossier médical et prélude à l’obtention du sésame, la licence, pour la participation aux compétitions, les athlètes ne retournent plus au cabinet médical ni à l’hôpital pour un suivi régulier, routinier qui peut sauver une vie. A ce niveau, il y a une carence qui sera fatale lorsque le joueur fait un malaise sur le terrain. Mardi, Meheni Benidir, natif de Remila, wilaya de Béjaïa, a eu un malaise à la 84e minute de jeu et s’est affalé sur la pelouse du stade Chahid Bouraada (Réghaia). 
Les premiers soins lui ont été prodigués sur place par le médecin de l’équipe locale. Rapidement, la décision de son transfert à l’hôpital de Rouiba fut prise. Selon l’entourage de son équipe, il a rendu l’âme à son arrivée à l’hôpital. Le choc et l’émotion ont rapidement laissé place à des interrogations objectives. 
Avait-il des chances d’être sauvé, tous les moyens matériels étaient-ils réunis pour tenter de le sauver ? Y a-t-il eu, ou pas, des négligences sans oublier que la mort subite touche aussi des athlètes et sportifs bien préparés. Cette année, les joueurs, entraîneurs et dirigeants ont noté une chose anormale. La cadence des matches. Des ligues se sont distinguées par une programmation de journées de compétition qui défient les capacités physiques des joueurs amateurs. Ces derniers ont eu droit à une charge pour laquelle les footballeurs amateurs ne sont pas préparés. Les infirmeries de clubs ne désemplissent pas. Des blessés sont recensés partout. 
Les blessures ont un lien direct avec la charge (entraînements, répétitions de matches, multiplication de blessures, planche ou période de récupération inexistante, les déplacements par route... Tout cela participe à la multiplication des blessures, les accidents cardiaques, les blessures musculaires... La mort subite ne doit plus être considérée comme une fatalité. La fédération doit veiller, en tout temps, à la préservation et la sauvegarde de la santé et la vie des athlètes. Dans le football amateur, le joueur ne bénéficie d’aucune couverture médicale. Le décès d’un footballeur en plein match est une mort de trop. La dépouille du joueur de l’USOA a été acheminée hier en milieu de journée vers Remila où il sera inhumé.

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