Ya-t-il une autorité à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF) ? La réponse est non. La preuve, une de plus, vient d’être administrée par la ligue régionale de football d’Alger (LRFA) qui au mépris de l’éthique et des usages dans le football a programmé la première journée de la phase retour du championnat régional alors qu’il reste deux matches de retard de la phase aller. Du jamais vu dans les annales du football algérien. Le plus grave c’est que cela s’est produit en toute connaissance de la fédération qui a été alertée avant que la dérive soit commise. Joint, hier, sur cette affaire, le coordinateur des ligue et membre du bureau fédéral, Mohamed Ghouti était hors de lui en apprenant que la première journée de la phase retour s’est jouée (samedi), alors que deux rencontres en retard étaient pendantes. Le coordinateur a tonné : «La ligue n’avait pas le droit de faire jouer la phase retour avant d’avoir apuré le calendrier des matches de retard de la phase aller. J’ai averti le président (Khelifa Kemmouche) qu’il fallait d’abord programmer les matches retard de l’aller avant ceux de la phase retour. Il m’avait répondu : ‘‘Rien dans les règlements, rien n’interdit d’entamer la phase retour s’il reste des matches de retard de la phase aller.’’ Je lui ai dit que cette décision enfreint les règles de l’éthique.» Apparemment, la ligue d’Alger et son président n’ont cure des principes de l’éthique. Cela ne surprend pas. Le plus grave c’est que la fédération a été alertée sur cette question par le coordinateur. Mohamed Ghouti précise : «J’ai informé le secrétaire général de la fédération (Mounir D’bichi) sur cette affaire. Il n’a pas donné suite.» C’est clair comme de l’eau de roche. La ligue d’Alger n’aurait jamais pris une telle décision si elle n’était pas couverte par la fédération. Ce qui est dramatique, c’est que c’est loin d’être un fait isolé.
L’instance faîtière est plus préoccupée par la course et le maintien aux postes, les voyages, les frais de mission et la (mauvaise) gestion des invitations que par les vrais problèmes du football. Le président de la fédération, Djahid Zefizef, semble totalement dépassé par ce qui arrive au football algérien. Lorsqu’une ligue régionale n’inscrit pas son action dans le cadre de la loi et le respect des principes d’éthique dont elle ignore peut-être jusqu’à l’existence, il y a vraiment lieu d’avoir très peur pour l’avenir du football algérien. Ce dernier mérite mieux. Surtout en matière de gouvernance.