Kurdistan irakien : Un militant kurde d’Iran extradé vers son pays

08/09/2024 mis à jour: 02:38
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La police de Souleimaniyeh, au Kurdistan autonome d’Irak, a extradé vers l’Iran voisin un militant kurde 
iranien appartenant à l’un des partis de l’opposition historiques installés de longue date dans la région, a confirmé hier sa formation, citée par l’AFP.


La version des faits rapportée par le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI) diverge de celle annoncée vendredi soir par les Assayech, les services de sécurité de Souleimaniyeh, ville du nord de l’Irak où les autorités locales entretiennent traditionnellement de bons rapports avec Téhéran.


Comme d’autres formations kurdes iraniennes installées depuis des décennies en Irak et qui dénoncent les discriminations dont souffre leur communauté en République islamique d’Iran, le PDKI est dans la ligne de mire de Téhéran, qui qualifie ces organisations de «terroristes» et les accuse de lancer des attaques sur son territoire. 

Dans leur communiqué, les Assayech indiquent avoir arrêté le citoyen iranien Behzad Khosrawi, «car il n’avait pas de résidence» en règle dans la région autonome.   

Assurant que B. Khosrawi n’a «aucun lien» avec tout «militantisme politique», les forces de sécurité affirment qu’il «a demandé à retourner en République islamique d’Iran», et a signé un document le stipulant. Hier, le PDKI a réagi en assurant que B. Khosrawi, originaire du Kurdistan d’Iran, est bien «un membre» de la formation. Après une deuxième convocation par les services de sécurité, il a été arrêté et remis «au renseignement iranien», selon le communiqué du parti.

«Behzad Khosrawi vivait avec sa mère et sa sœur à Souleimaniyeh depuis plus de dix ans, ils avaient obtenu un permis de séjour (...) et leur résidence était en règle», assure la formation, précisant que l’homme a aussi un statut de réfugié auprès du HCR. «Il est membre d’un parti politique d’opposition (...) et bénéficie du droit d’asile en tant que réfugié politique», déplore le mouvement qui condamne son extradition.


En Irak, les partis kurdes iraniens disposaient jusqu’à très récemment de combattants en treillis, s’apparentant à des «réservistes» qui s’entraînent au maniement des armes.


Fin 2023, après plusieurs bombardements menés par l’Iran en Irak, les autorités irakiennes se sont engagées à désarmer ces factions et à les évacuer de leurs bases près de la frontière iranienne pour les transférer vers des campements. Téhéran a notamment accusé ces mouvements d’encourager les manifestations ayant secoué l’Iran après la mort en septembre 2022 de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs.                                                        

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