Le Haut Conseil de la langue arabe (HCLA) a organisé, mardi à Alger, un colloque national sur «la traduction de la littérature pour enfants et ses programmes, entre diversité culturelle et invasion culturelle», lors duquel les participants ont mis en avant la nécessité de préserver les caractéristiques linguistiques et culturelles de l’Algérie et leur ancrage auprès des générations à venir.
Organisé dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale pour la diversité culturelle, le dialogue et le développement, le 21 mai de chaque année, l’ouverture de ce colloque a connu la présence du président du Haut conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah, de la Déléguée nationale à la protection de l’enfance, Meriem Cherfi, en sus de représentants des corps de sécurité et d’instances nationales et de plusieurs chercheurs universitaires.
Le président du HCLA, Salah Belaid a affirmé, dans son allocution d’ouverture, que la littérature pour enfants «œuvre à rationaliser les besoins des enfants et à la lier à leur patrimoine et à leur authenticité», à même de fonder leur vision d’avenir pour l’enseignement, l’instruction, le divertissement et le développement des sentiments nationaux sincères, dans l’objectif de concrétiser l’équilibre psychique et intellectuel des enfants dans les étapes de leur croissance et de leur maturité».
Estimant que la littérature pour enfants «puise son importance de l’Ecole et de l’imprégnation linguistique et culturelle» qui aiguise l’esprit de l’enfant avec des écrits rédigés par des spécialistes de la littérature pour enfant, le même responsable a affirmé que cette littérature constitue «un phénomène constitué d’atouts artistiques qui doivent tenir compte de chaque étape parmi les étapes d’évolution de l’enfant».
L’intervenant a appelé à «la nécessité d’élaborer une nouvelle feuille de route adaptée aux développements et qui répond aux besoins de l’enfant en fonction de son niveau scolaire et de son environnement général», à travers de «nouvelles» œuvres artistiques supervisées par des spécialistes en mesure de «produire des thématiques de littérature pour enfants conformément aux exigences de cette catégorie, à commencer par l’adoption d’un langage sobre pour aider cette catégorie à s’exprimer et développer son estime de soi pour réaliser la créativité, l’éducation morale et religieuse et l’intégration au sein de la société».
M. Belaid a également appelé les auteurs de livres pour enfants et les traducteurs à prendre «au sérieux» la question de la créativité afin de «produire des contenus qui tiennent compte des spécificités de la société et de ses valeurs». Pour sa part, la déléguée nationale à la protection de l’enfance, Meriem Chorfi, a souligné l’importance accordée par l’Etat algérien à l’enfant à travers la Constitution et les textes juridiques qui «garantissent à cette catégorie un environnement sûr et une protection nécessaire pour son bien-être, car l’enfant est l’avenir du pays».
Mme Chorfi a mis en avant «l’importance d’aborder la question de la diversité culturelle à travers la littérature pour enfants et la traduction», et ce avec «la contribution collective de toutes la franges de la société pour assurer la transmission de la bonne information à l’enfant dans le cadre du principe de protection et conformément à notre culture nationale et aux valeurs de notre religion». Les interventions des chercheurs universitaires participant à cette rencontre se sont articulées autour de plusieurs thèmes, dont «le rôle de la traduction de la littérature pour enfants dans la consolidation des valeurs nationales», «les valeurs dans la littérature traduite pour enfants, entre préservation de l’identité et dimension culturelle» et «les dessins animés doublés en arabe, entre enrichissement et appauvrissement du vocabulaire linguistique».