Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré hier que les efforts en cours visant à inciter des pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël ne résoudraient pas la crise au Proche-Orient. «Certains pensent qu’en forçant les pays voisins à normaliser leurs liens (avec Israël), le problème sera résolu», a-t-il dit lors d’un discours à Téhéran, selon des propos recueillis par l’AFP. «Ils se trompent», a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent quelques jours après que les Etats-Unis se sont dits prêts à proposer à l’Arabie Saoudite des garanties de sécurité si elle normalisait ses relations avec Israël.
Riyad a entamé des pourparlers en vue d’une éventuelle normalisation, mais ils ont été interrompus lorsque la guerre dans la bande de Ghaza a éclaté le 7 octobre, après une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné une riposte israélienne meurtrière.
Depuis cette date, les tensions sont montées en flèche entre Israël d’une part et l’Iran et ses alliés, notamment le Hezbollah libanais, de l’autre. Les deux ennemis jurés se livrent déjà une guerre de l’ombre depuis plusieurs années.
La situation s’est enflammée le 13 avril dernier, lorsque l’Iran a mené une attaque inédite contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l’aide des Etats-Unis et de plusieurs autres pays alliés.
Israël a promis de riposter, tandis que l’Iran disait avoir agi en «légitime défense» après l’attaque meurtrière, attribuée à Israël, qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril. Quelques jours plus tard, une autre attaque, aussi imputée à Israël, a touché le centre de l’Iran mais est restée limitée en termes de dégâts.
L’Iran ne reconnaît pas Israël et a fait du soutien à la cause palestinienne une pièce maîtresse de sa politique étrangère depuis la révolution islamique de 1979. «La Palestine devrait leur revenir (aux Palestiniens)», a affirmé mercredi A. Khamenei. «Ils devraient former leur propre régime, leur propre système, et c’est ce système qui devrait décider de la manière de traiter les sionistes», a encore dit l’ayatollah Khamenei.