Les autorités iraniennes doivent libérer les enseignants encore emprisonnés après leur arrestation lors des manifestations du 1er mai, a réclamé hier l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW), relayée par l’AFP.
L’Iran a été le théâtre ces derniers mois de rassemblements d’enseignants et d’autres fonctionnaires pour protester contre les répercussions sur leurs revenus de l’inflation, qui dépasse 40%, dans un contexte économique très difficile. Citant le média réformiste Emtedad, HRW, une organisation de défense des droits humains, a indiqué que 38 professeurs ont été arrêtés et «au moins 17 d’entre eux» sont «encore détenus».
Ces arrestations sont intervenues après l’appel du Conseil de coordination des associations d’enseignants de la culture iranienne à manifester le 1er mai. «Les autorités iraniennes ont de nouveau décidé de mettre sous les verrous des personnes ayant essayé de s’organiser pour faire valoir leurs droits collectifs», regrette Tara Sepehri Far, chercheur à HRW.
Selon cette organisation, le pouvoir iranien a resserré son emprise sur les «professeurs militants» depuis le début du Nouvel An iranien en mars. A la mi-avril, Rasoul Bodaghi, syndicaliste enseignant, a été condamné à cinq ans de prison pour sa participation à des manifestations, avait annoncé l’ONG Iran Human Rights.
Par ailleurs, le ministère suédois des Affaires étrangères a annoncé hier l’arrestation en Iran d’un de ses ressortissants. «L’ambassade (suédoise) à Téhéran est à la recherche de plus amples informations à ce sujet et est en contact avec les autorités» iraniennes, selon le ministère. Selon le journal suédois Aftonbladet, le Suédois était en vacances avec des compatriotes lorsqu’il a été arrêté.
Les relations entre la Suède et l’Iran sont tendues en raison du procès en Suède contre un ex-responsable pénitentiaire iranien jugé pour «crimes de guerre» lors des exécutions de masse en Iran en 1988. L’accusé, Hamid Noury, 61 ans, a été arrêté en novembre 2019 lors d’un voyage à Stockholm après que des dissidents iraniens eurent déposé des plaintes contre lui. Le procès s’est achevé mercredi, avec un verdict fixé mi-juillet.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a jugé «illégaux» son arrestation et son procès, et demandé sa libération. Entre-temps, l’agence de presse iranienne Isna a affirmé mercredi dernier que l’universitaire irano-suédois Ahmadreza Djalali, condamné à mort en 2017, serait exécuté au plus tard le 21 mai.
Accusé d’avoir transmis au Mossad (les services de renseignement israélien) des informations sur deux responsables du programme nucléaire iranien, ce qui aurait permis leur assassinat entre 2010 et 2012, A. Djalali a été jugé et condamné à mort en 2017. La semaine dernière, le ministère suédois des Affaires étrangères a mis en garde les Suédois contre les voyages non essentiels en Iran.