Inondations au Pakistan : Un tiers du territoire «sous les eaux»

30/08/2022 mis à jour: 06:44
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Dans un entretien avec l’AFP, la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, a déclaré hier qu’un tiers du territoire national est actuellement «sous les eaux» à cause des pluies de mousson, qui ont débuté en juin. Plus de 33 millions de personnes, soit un Pakistanais sur sept, ont été affectées par les inondations et près d’un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, a annoncé le gouvernement. 

«Tout n’est qu’un grand océan, il n’y a pas d’endroit sec d’où pomper l’eau», a relevé Mme Rehman, ajoutant que le coût économique, qui n’a pas encore été quantifié, serait dévastateur. 
 

La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle à l’irrigation des plantations et à la reconstitution des ressources en eau du sous-continent indien. Selon Mme Rehman, ces intempéries sont pires que celles de 2010, année au cours de laquelle 2000 personnes avaient été tuées et près d’un cinquième du Pakistan submergé par les pluies de mousson. Le Pakistan a reçu deux fois plus de précipitations qu’habituellement, selon le service météorologique. 
 

Ces précipitations ont fait au moins 1136 morts, selon le dernier bilan publié hier par l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA). Selon la NDMA, 75 personnes sont mortes au cours des dernières 24 heures, mais les autorités tentaient toujours d’atteindre des villages isolés situés dans des zones montagneuses au nord du pays. 
 

Dans les provinces du Sud (Baloutchistan et Sind), les plus touchées, les pluies ont été plus de quatre fois supérieures à la moyenne des 30 dernières années. Près de Sukkur, dans le Sind, où un imposant barrage datant de l’époque coloniale situé sur l’Indus est vital pour empêcher que la catastrophe n’empire, un agriculteur se lamentait de voir ses champs de riz perdus. Le responsable du barrage a assuré que le gros de l’eau s’écoulant du nord du pays par le fleuve devrait atteindre l’ouvrage autour du 5 septembre, mais s’est dit confiant en sa capacité de tenir le choc. Le barrage détourne les eaux de l’Indus vers des milliers de kilomètres de canaux qui constituent l’un des plus grands réseaux d’irrigation du monde. 

Mais les fermes ainsi desservies sont aujourd’hui complètement inondées. La NDMA a affirmé que plus de 80 000 hectares de terres cultivables avaient été ravagées et plus de 3400 kilomètres de routes et 157 ponts emportés par les eaux. Ces inondations surviennent au pire moment pour le Pakistan, dont l’économie était déjà en crise. 

Le FMI a prévu une réunion hier à Washington pour donner son accord à la reprise d’un programme de prêts de six milliards de dollars, essentiel pour ce pays. Mais il est déjà clair que le Pakistan aura besoin de bien plus pour reconstruire les infrastructures détruites par les inondations. Les prix des aliments de base montent en flèche et des problèmes d’approvisionnement se font déjà sentir dans les provinces du Sind et du Pendjab.

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