Le Brent à plus de 75 dollars le baril
Les prix du pétrole étaient en baisse hier, plombés par de fortes craintes quant à l'économie américaine et chinoise et leur demande de brut, faisant passer le risque géopolitique au Moyen-Orient au second plan. Dans la matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, perdait 1,99% à 75,25 dollars, peu après avoir touché un plus bas depuis début janvier.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, cédait 2,04%, à 71,11 dollars, peu après avoir dégringolé jusqu'à un plus bas en six mois.
«Les craintes d'une destruction de la demande (mondiale de pétrole) s'intensifient», pesant sur les cours du brut dans un contexte d'aversion pour le risque, ont commenté des analystes.
Ces craintes sont telles qu'elles l'emportent «sur les risques d'approvisionnement liés à la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient», ont-ils-affirmé. Des chiffres sur l'emploi américain en juillet publiés vendredi ont montré que le rythme de création d'emplois aux Etats-Unis avait fortement ralenti, tandis que le taux de chômage a augmenté, s'ajoute à cela la faiblesse des données sur l'industrie manufacturière, de quoi «raviver (à nouveau) les inquiétudes concernant une récession américaine», ont souligné les analystes.
Les prix du cuivre en baisse
Les prix du cuivre ont chuté lundi, la détérioration des perspectives de la demande en Chine et aux États-Unis, les deux plus grandes économies du monde, ayant déclenché une vente du métal utilisé dans l'énergie et la construction. Les signes d'un ralentissement de l'activité industrielle en Chine, premier consommateur, ont pesé sur les prix du cuivre à la Bourse des métaux de Londres (LME) au cours des derniers mois.
Les prix ont chuté de près de 20% depuis qu'ils ont atteint un niveau record de plus de 11 100 dollars en mai. Le cuivre de référence sur le LME était en baisse de 1% à 8 967 dollars la tonne métrique à 9h52 GMT, proche du plus bas niveau de quatre mois atteint le 25 juillet. La faiblesse du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis la semaine dernière et une série de rapports sur les bénéfices des grandes entreprises technologiques ont sapé la confiance sur les marchés des matières premières et des actions. «Ces marchés sont tous liés. Les marchés des métaux et de l'énergie sont sensibles aux thèmes macroéconomiques», a déclaré Tom Price, analyste chez Liberum. Les investisseurs en actions lient effectivement une partie de leur portefeuille aux marchés des matières premières, soit directement, soit par l'intermédiaire d'indices. Les actions européennes sont tombées à leurs plus bas niveaux depuis plusieurs mois, tandis que les actions japonaises ont dépassé à un moment donné les pertes subies lors du «lundi noir» de 1987, les investisseurs ayant fui les marchés d'actions en raison des craintes de récession aux Etats-Unis.
Monnaies : le dollar et l'euro baissent de 2% face au yen
Le marché des changes faisait l'objet de fortes secousses hier, le dollar et l'euro plongeant de 2% environ par rapport au yen, dans la foulée des turbulences sur les marchés asiatiques, démarrées par les craintes de récession aux Etats-Unis. Hier matin, le dollar chutait de 2,13% à 143,32 yens et l'euro de 1,70% à 157,22 yens. Les Bourses asiatiques étaient en chute libre, Tokyo subissant la plus grosse dégringolade en points de son histoire, et Séoul et Taïwan connaissant aussi des dévissages vertigineux. «Les marchés sont en pleines turbulences ce matin dans la foulée de la plus grosse chute depuis 1987 du Nikkei », commentent des analystes. « Aujourd'hui est une parfaite démonstration de ce qui se passe quand tout le monde veut vendre en même temps », ajoutent-ils. Le dollar était déjà lourdement tombé vendredi après l'annonce d'une dégradation du marché de l'emploi américain plus sévère que prévu, qui pourrait inciter la banque centrale américaine (Fed) à baisser ses taux, après son statu quo décidé mercredi.