Ils refusent de travailler dans d’autres secteurs : Les titulaires de magistère et de doctorat manifestent

10/05/2022 mis à jour: 19:45
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En protestation, hier à Alger, les titulaires de magistère et de doctorat ont répondu négativement à la proposition de Abdelbaki Benziane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ils refusent d’être recrutés dans des secteurs autres que celui de l’enseignement supérieur.

Par leur énième protestation tenue, hier, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les titulaires de magistère et de doctorat ont dit «non» à la proposition du premier responsable du secteur leur offrant la possibilité de trouver un emploi dans d’autres secteurs, tels que celui de l’éducation nationale.

«Magistère, doctorat, ma place est à l’université», «Pas de marche arrière, notre recrutement direct est un droit», «l’élite algérienne en manifestation», sont autant de slogans brandis dans une nouvelle manifestation de ces hauts diplômés de l’université réclamant leur recrutement direct.

«Nous ne demandons pas l’impossible. Le déficit existe dans nos universités. Nous y travaillons déjà comme vacataires sans aucun espoir d’être payés ou d’être officiellement recrutés. Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités nous laissent ainsi débourser de nos poches pour une institution qui refuse de nous reconnaître comme véritables travailleurs avec des contrats de travail», réclame Amari Ayoub, enseignant vacataire à l’université des sciences et de la technologie d’Oran Mohamed Boudiaf.

Il affiche également son incompréhension de la prise en charge des chômeurs à travers un budget spécial alloué par le Trésor public et «mettre de côté» les revendications légitimes de l’élite du pays. «L’Etat a déboursé de l’argent pour nous former et nous envoyer à l’étranger pour des bourses. Aujourd’hui, nous sommes revenus et nous voulons faire profiter l’université de notre savoir.

Comment osent-ils nous proposer d’enseigner au primaire ou au CEM ? Même être au lycée est dégradant pour un titulaire de magistère ou de doctorat. Nous refusons catégoriquement cette offre de nos responsables étant donné que les solutions existent. Nous avons même établi une feuille de route contenant plusieurs solutions à notre situation», poursuit notre interlocuteur, porte-parole de ces protestataires.

Débloquer un budget spécial

Parmi les solutions proposées, celle de débloquer un budget spécial, comme cela a été fait pour l’allocation chômage, afin de combler le vide en postes budgétaires dans les campus universitaires. Le recrutement direct de ces enseignants vacataires est alors de mise, selon la plate-forme de revendications de ces protestataires qui insistent sur ce droit, bien que le ministre de tutelle, Abdelbaki Benziane, ait tranché cette question.

Pour rappel, il avait clairement déclaré que le recrutement des diplômés de doctorat est impossible en raison de leur nombre important qui dépasse les 5000 diplômés par an. «Le recrutement systématique est inimaginable étant donné qu’il obéit à des normes de sélection qui tiennent compte de l’aspect pédagogique et de l’activité scientifique des candidats.

De plus, le processus de recrutement se fait annuellement conformément aux besoins minutieux de l’université», avait-il déclaré, avant d’annoncer que la seule solution à ce problème est le placement de ces diplômés dans la Fonction publique et les établissements économiques et sociaux. Une proposition refusée par les détenteurs de magistère et de doctorat. 

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