La justice guinéenne a interdit de sortie du territoire une trentaine de responsables financiers cités dans des enquêtes en cours, dans un communiqué transmis hier à l’AFP.
Cette interdiction concerne au total 34 «directeurs des affaires financières» dans plusieurs institutions, comme la présidence de la République, la Primature et plusieurs ministères, selon le communiqué de Aly Touré, procureur de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief).
La Crief est une juridiction anticorruption instituée par les militaires qui ont renversé, en septembre 2021, le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis plus de dix ans. Les faits qui sont reprochés à la trentaine de responsables financiers n’ont pas été précisés. Ils sont «interdits de sortir du territoire par le procureur Aly Touré pour des besoins de procédure judiciaire», indique le communiqué de la juridiction. Les militaires, sous la conduite du colonel Mamady Doumbouya, ont proclamé la lutte contre la corruption, réputée endémique dans le pays, comme un de leurs grands combats.
Le colonel Doumbouya a assuré qu’il n’y aurait pas de «chasse aux sorcières». Mais une série d’enquêtes ont été ouvertes contre des personnalités de l’ancien régime et même de l’opposition à l’ancien président Condé. Plusieurs anciens responsables, dont l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et l’ancien président de l’Assemblée, Amadou Damaro Kamara, sont en prison. Le colonel Doumbouya s’est fait investir président et s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans, depuis janvier 2023. L’opposition réclame un retour rapide des civils au pouvoir et la libération de tous les prisonniers qu’elle considère comme politiques.