Guerre russo-occidentale en Ukraine : Londres opposé à l’envoi de troupes à Kiev même pour des formations

10/03/2024 mis à jour: 10:25
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Le chef de la diplomatie britannique, David Cameron

Le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, a exprimé son opposition à l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, même pour y former des soldats, dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung paru hier, relayé par l’AFP. 

Questionné s’il est intelligent dans la situation actuelle d’exclure tout envoi de soldats occidentaux en Ukraine, D. Cameron a répondu au journal : «Les missions de formation sont mieux exécutées hors du pays. En Grande-Bretagne, nous avons formé 60 000 soldats ukrainiens.» «Nous devrions éviter de créer des cibles évidentes pour Poutine», a-t-il dit, selon des déclarations traduites en allemand par le quotidien. 
 

Le 26 février dernier, le président français, Emmanuel Macron, avait suscité une intense polémique en refusant d’exclure «par principe» l’option d’un envoi de troupes occidentales en Ukraine à l’avenir. Downing Street a réagi un jour plus tard, précisant qu’«un petit nombre» de personnes envoyées par le Royaume-Uni se trouvaient déjà sur place «pour soutenir les forces armées ukrainiennes, notamment en termes de formation médicale».

 Le porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak a poursuivi : «Nous ne prévoyons pas de déploiement à grande échelle.» Vendredi, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a précisé que l’envoi «de troupes au sol combattantes» en Ukraine n’est pas sur la table. Mais il a estimé qu’il existe des chemins à explorer pour «du déminage, pour de la formation de soldats ukrainiens sur le sol ukrainien. Plus l’Ukraine aura besoin de conscrire, de lever son armée, plus les besoins de massifier la formation sont importants».
 

«Impact maximal»

Dans son entretien au Süddeutsche Zeitung, David Cameron a par ailleurs réaffirmé l’utilité, selon lui, des armes de longue portée pour soutenir l’Ukraine et évoqué l’idée d’aider Berlin à surmonter ses réticences à fournir les missiles Taurus de fabrication allemande. Interrogé si Londres pourrait aider l’Allemagne à résoudre les problèmes qui s’opposent à la livraison de Taurus, D. Cameron a dit : «Nous sommes déterminés à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires allemands sur cette question, comme sur toutes les autres, afin d’aider l’Ukraine.»

 Il a ensuite été questionné par le Süddeutche Zeitung sur une option, déjà évoquée en janvier dans la presse, celle d’une sorte de troc dans lequel Berlin fournirait des Taurus à Londres et par ricochet la Grande-Bretagne d’autres Storm Shadow à l’Ukraine. «Nous sommes prêts à examiner toutes les options afin d’obtenir un impact maximal pour l’Ukraine. Mais je ne donnerai pas de détails et je ne révélerai pas à nos adversaires ce que nous avons l’intention de faire», a-t-il dit. 

Par peur d’une escalade du conflit, Berlin refuse depuis plusieurs mois de livrer à Kiev des missiles Taurus, d’une portée supérieure à 500 km et qui pourraient donc, si l’Ukraine en disposait, viser des objectifs très à l’intérieur du territoire russe. Kiev a obtenu à partir de mai l’an dernier des Storm Shadow/Scalp (portée de 250 km) livrés par la France et le Royaume-Uni, puis des missiles américains ATACMS (portée de 165 km).
 

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