Le président américain Joe Biden a appelé mardi les parties au conflit au Soudan à reprendre les négociations pour mettre fin à la guerre qui dure depuis avril 2023 et a fait des dizaines de milliers de morts, poussant le pays au bord de la famine.
«J’appelle les belligérants (...) à retirer leurs forces, faciliter l’accès humanitaire et réengager des négociations pour mettre fin à cette guerre», a-t-il déclaré dans un communiqué, cité hier par l’AFP, publié quelques jours après que des vifs combats ont de nouveau éclaté au Darfour. Joe Biden fait référence aux combats récents à Al Facher, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), qui assiègent la ville depuis mai. Le siège de la ville s’est récemment transformé en «offensive totale», dénonce-t-il, énumérant les horreurs auxquelles les civils font face depuis le début du conflit. Le gouverneur de la région du Darfour, Mini Minawi, a indiqué la semaine dernière que l’armée a repoussé «une large attaque» des FSR, mais celles-ci ont affirmé avoir progressé et conquis des sites militaires dans la ville, capitale de l’Etat du Darfour-Nord.
La guerre a éclaté en avril 2023 entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah Al Burhane et les FSR, dirigées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo. Le président américain rappelle mardi que cette guerre a créé «l’une des pires crises humanitaires dans le monde», avec près de «10 millions de déplacés». Les Etats-Unis ont lancé le 14 août en Suisse des discussions pour élargir l’accès humanitaire et établir un cessez-le-feu, avec l’envoyé spécial américain pour le Soudan, Tom Perriello. Elles se sont conclues une dizaine de jours plus tard, sans trêve mais avec l’engagement pris par les belligérants de garantir un accès sûr et sans entrave aux humanitaires sur deux routes clés.