Guerre contre Ghaza : Des centaines de milliers de personnes déplacées

02/07/2024 mis à jour: 02:08
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L’exode du district de Shujayea, à l’est de la ville de Ghaza, fait suite à des jours de bombardements - Photo : D. R.

La porte-parole de l’UNRWA a décrit la destruction des zones touchées – qui s’étendent sur quelque sept kilomètres carrés – comme «apocalyptique». La plupart des gens ont perdu leur maison, entièrement ou partiellement, et doivent fuir avec très peu de biens ; essentiellement ce qu’ils peuvent porter dans leurs mains.

Sur les quelque 84 000 personnes nouvellement déplacées, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) estime qu’environ 10 600 ont trouvé refuge dans 27 endroits, dont des écoles de l’agence onusienne, où des points de santé provisoires sont disponibles et sont de plus en plus sollicités pour faire face à la demande. D’autres personnes sont hébergées dans des écoles publiques, des bâtiments et des espaces ouverts, a précisé à ONU Info, Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) faisait état, vendredi dernier, de nouveaux mouvements des populations à l’est et au nord-est de la ville de Ghaza après l’ordre d’évacuation donné le 27 juin par l’armée israélienne. Sur le terrain, les rapports des médias indiquent que pour le cinquième jour consécutif, les combats se poursuivent à Shujayea, dans la ville de Ghaza, mais aussi dans le quartier d’Al Mawasi, à Rafah.

L’exode du district de Shujayea, à l’est de la ville de Ghaza, fait suite à des jours de bombardements intenses signalés par l’armée israélienne, dont les chars ont été aperçus à «environ 100 mètres» à l’est de la route de Salah El Din, le principal axe nord-sud. «Les habitants de cette zone nous parlent de la famine qui menace et nous expliquent que les gens mangent des feuilles d’arbre ou n’ont que de la farine pour survivre.» Ces hostilités, indique l’ONU sur son site internet, se déroulent dans des zones densément peuplées, où certaines personnes ont pu être évacuées, tandis que d’autres sont restées et n’ont pas pu partir, piégées dans leurs maisons.

Sur place, la porte-parole de l’UNRWA a décrit la destruction des zones touchées – qui s’étendent sur quelque sept kilomètres carrés – comme «apocalyptique». La plupart des gens ont perdu leur maison, entièrement ou partiellement, et doivent fuir avec très peu de biens ; essentiellement ce qu’ils peuvent porter dans leurs mains.

«De nombreuses personnes ont perdu des membres de leur famille. Les femmes enceintes et les personnes handicapées sont parmi les plus vulnérables, car elles ne peuvent pas se déplacer facilement lors des déplacements forcés, et les milliers d’enfants non accompagnés et séparés de leur famille suscitent une grande inquiétude», a ajouté Mme Wateridge.

Distribution de l’eau, des colis alimentaires et de la farine

La violence a également empêché l’agence d’accéder à son centre de distribution dans le quartier de Tuffah, à Ghaza, «en raison de sa proximité avec la ligne de front». Malgré ces derniers développements sécuritaires, l’agence onusienne a réussi à poursuivre certaines opérations humanitaires, en distribuant de l’eau, des colis alimentaires et de la farine.

La distribution de couches, de matelas et de bâches était prévue hier. En outre, une partie du carburant nécessaire aux besoins de l’agence avait été livrée dimanche via la route de clôture séparant Ghaza d’Israël. Une quantité limitée de diesel est également entrée dans l’enclave pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux et les usines de dessalement. Mais les besoins restent énormes, comme l’ont rappelé à plusieurs reprises les organisations humanitaires.

Selon la dernière mise à jour d’OCHA, les difficultés d’accès, l’insécurité et les hostilités en cours ont continué à «entraver de manière significative» l’acheminement de l’aide et des services humanitaires essentiels dans la bande de Ghaza.

«Il s’agit notamment d’une aide alimentaire et nutritionnelle essentielle, de soins médicaux, de soutien aux abris et de services d’eau, d’assainissement et d’hygiène pour des centaines de milliers de personnes dans le besoin», a souligné vendredi dernier l’OCHA, notant que les autorités israéliennes avaient facilité moins de la moitié de la centaine de missions d’aide humanitaire prévues, coordonnées pour atteindre le nord de la bande de Ghaza ce mois-ci.

«Les autres ont été soit entravées, soit interdites d’accès, soit annulées pour des raisons logistiques, opérationnelles ou de sécurité.»
Plus largement, l’UNRWA continue de fournir autant de services et de fournitures humanitaires que possible dans l’enclave palestinienne, notamment des vivres, des soins de santé et même des activités d’apprentissage pour les enfants.

«Mais il devient presque impossible pour l’ONU de fournir une quelconque réponse en raison du siège imposé par Israël ; du manque de carburant ; du manque de fournitures d’aide ; du manque de sécurité ; et de toutes les difficultés pour notre personnel, qui lutte lui-même pour survivre pendant cette guerre», a regretté Louise Wateridge, relevant que «depuis l’invasion de Rafah et les vastes opérations militaires dans le sud, les zones sud de Ghaza ressemblent désormais aux scènes apocalyptiques du nord et de la ville de Ghaza».  

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