Grèce : Athènes bloque l’entrée de plus de 150 000 migrants

05/09/2022 mis à jour: 07:53
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La Grèce a bloqué l’entrée de plus de 150 000 migrants sans papiers à ses frontières terrestres et maritimes depuis le début de l’année, a déclaré hier le ministre grec des Migrations, Notis Mitarachi, selon des propos recueillis par l’AFP. 

«L’entrée de 154.102 migrants en situation irrégulière a été évitée depuis le début de l’année. Environ 50 000 ont tenté d’entrer en Grèce rien qu’au mois d’août», a-t-il indiqué au quotidien Eleftheros Typos. Le contrôle des frontières est une des grandes priorités du gouvernement conservateur grec arrivé au pouvoir en 2019 et qui vise sa réélection l’année prochaine. 

Le gouvernement a annoncé le mois dernier son intention d’étendre de 80 km supplémentaires un mur de 40 km le long de la frontière gréco-turque matérialisée par le fleuve Evros dans le cadre d’efforts visant à contrôler le flux de migrants. Il va également installer des caméras thermiques et déployer 250 gardes-frontières supplémentaires. La Grèce est souvent le pays choisi par des personnes fuyant l’Afrique et le Moyen-Orient pour tenter d’accéder à une vie meilleure dans l’Union européenne (UE). Des milliers de personnes passent par la Turquie en traversant l’Evros ou en tentant la périlleuse traversée de la mer Egée. La Grèce a été critiquée à plusieurs reprises pour des refoulements illégaux présumés de migrants vers la Turquie sur sa frontière terrestre et maritime, selon des témoignages de victimes publiés par des ONG et des médias. 

Mais Athènes a toujours nié ces accusations. Notis Mitarachi a nié dimanche qu’Athènes était impliquée dans des refoulements illégaux de migrants, accusant la Turquie de les forcer à traverser la frontière. Il a accusé en août la Turquie d’avoir forcé un groupe de migrants à traverser la frontière pour passer sur le territoire grec en déclarant qu’Ankara n’a pas secouru ce groupe, alors qu’il se trouvait initialement sur le territoire turc. 

Le groupe de migrants était bloqué sur un petit îlot au milieu de l’Evros. Des groupes de défense des droits de l’homme ont alors déclaré qu’une enfant de cinq ans qui fait partie de ce groupe est décédée après que le gouvernement grec a nié pendant des jours que des migrants se trouvaient sur le territoire grec. N. Mitarachi a exprimé des doutes sur cet incident. Dimanche, il a insisté sur le fait que la famille en question a déclaré avoir quatre enfants et qu’ils avaient tous été secourus par la police grecque. «Pour le dire très simplement, la famille a amené quatre enfants et nous en avons sauvé quatre», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «De nombreuses incohérences ont été notées dans ce que la famille a dit au début, ce qu’elle a dit après, et dans ce qui a été prouvé jusqu’à présent.»

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