Football : A force de jouer avec le feu...

01/08/2023 mis à jour: 03:17
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A force de jouer avec le feu, la fédération s’est brûlé les ailes. Aujourd’hui, elle se retrouve dans l’œil du cyclone par la faute de tous ceux qui étaient en responsabilité au sein de l’instance faitière durant les dernières décades. Leur incompétence, maintes fois dénoncée, décriée a conduit l’instance dans le mur. 

La situation née de la démission du président Djahid Zefizef combinée à l’application, enfin, de l’article sur le cumul de mandats, a provoqué la chute du bureau fédéral et en même temps une situation non prévue dans les statuts (2018) de la fédération. Une situation de blocage statutaire est née de la dissolution du bureau fédéral. 
 

Que faire pour sortir de l’impasse sachant que le recours aux statuts de la FAF ne résoudra pas le problème du fait qu’ils sont muets par rapport à la situation actuelle. 

C’est grave pour une fédération du gabarit de la FAF. Il lui aurait suffi de respecter la loi, de procéder à la mise en conformité de ses textes avec la loi et les décrets exécutifs  pour éviter la situation de blocage qu’elle traverse et qui lui empoisonne la vie. La fédération algérienne de football s’est spécialisée dans le non-respect de la loi. Cela n’aurait pas pu se produire, ni se poursuivre sans des complicités de parties tout aussi responsables qu’elle de l’application de la loi. 

Que s’est-il passé ? La dissolution légale du bureau fédéral a crée une situation non prévue. Comment régler le problème et dépasser cet écueil ? Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a rappelé, un peu tard, la fédération à ses obligations conformément à l’article 181 de la loi du 23 juillet 20213. 

Le dysfonctionnement né de la non mise en conformité des statuts de la FAF avec le décret 22.309 du 22 septembre 2022 qui accorde aux fédérations un délai de 6 mois pour procéder à la mise en conformité de leurs statuts que la FAF n’a pas respecté. 

Le MJS avait le droit de geler la relation qui lie les deux parties, de suspendre les subventions de la fédération, de ne plus la considérer comme une association d’utilité publique, de lui retirer la qualité de fédération olympique jusqu’à ce qu’elle procède à la mise en conformité de ses statuts avec le décret 22-309. 

Pour sortir de l’impasse dans laquelle était plongée la FAF suite à la dissolution du bureau fédéral, la solution choisie était de recourir au décret cité, sans qu’il y ait eu la mise en conformité, pour dépasser la situation de blocage. 

Le recours à l’article 17 bis du décret du 22 septembre 2022 apparaît comme la moins mauvaise solution. Alors, il a été activé et cela a permis au secrétaire général de la FAF, Mounir D’bichi, d’inviter les membres de la commission électorale présidée par Ali Malek pour arrêter le calendrier de l’opération électorale qui s’achèvera le 4 septembre prochain par l’élection du nouveau président et du bureau fédéral. 

Dans sa première déclaration, faite à l’issue du conclave tenu au siège de la fédération, le président de la commission électorale Ali Malek a déclaré que «la commission va s’appuyer dans sa mission sur le décret exécutif du 22 septembre 2023». 

L’intérêt de cette brève allocution réside dans l’utilisation de l’article sur les conditions d’éligibilité. De potentiels candidats à la candidature à la présidence de la FAF ont conclu que le président de la commission électorale a affiché son intention de bloquer le processus. 

Ce sentiment a été renforcé par ce qu’a rapporté un membre de la commission réunie au siège de la FAF qui a soufflé à quelques proches : «X a ouvertement souhaité que l’élection capote, que la fédération soit plongée dans un blocage qui entraînera l’intervention de la FIFA à travers le comité de normalisation». 

C’est grave si de tels propos ont été tenus par un officiel de la fédération. Cela mérite l’ouverture d’une enquête sur ces (supposées) déclarations. S’agissant des propos d’Ali Malek, il y a lieu de noter que si la fédération maintient le cap et décide de mettre en œuvre l’article 17 bis du décret du 22 septembre 2022, le concerné lui-même n’a pas le droit de faire partie de la commission électorale ni de la présider parce que l’article cité indique : 

«Le SG de la FAF doit convoquer l’assemblée générale en session extraordinaire dans les 15 jours qui suivent pour constater la vacance pour l’un des motifs susvisés, afin d’élire les commissions chargées de préparer les élections parmi les membres de l’assemblée générale… ». Cet article est clair comme l’eau de roche. Il exclut de facto Ali Malek et tous les membres de la commission électorale en place de la préparation de la prochaine assemblée électorale. Pourquoi le secrétaire général de la FAF n’a-t-il pas actionné cet article pour indiquer à Ali Malek qu’il n’a pas le droit de présider la commission électorale ? 

En vertu du passage indiqué de l’article 17 bis Ali Malek et toute la commission électorale sont disqualifiés pour diriger la période en cours. Ils sont dans la même situation que le bureau fédéral dissout. La fédération s’est d’elle-même placée dans cette situation délicate et hors la loi. Il en paiera le prix. 

Tous ceux qui étaient en responsabilité au sein des multiples démembrements de la fédération, plus particulièrement comme président ou membre du bureau fédéral, doivent être bannis à jamais de toute activité liée au football.
 

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