Aune poignée de secondes de la fin de la rencontre, l’équipe nationale aurait rendu une feuille blanche. La belle ouverture du jeune Chaïbi (dont c’était la première cape), l’intelligente remise de son coéquipier Bouanani (première sélection) en direction du capitaine Ryad Mahrez idéalement placé à la conclusion du beau mouvement à trois, l’équipe nationale n’aurait pas arraché la victoire in extremis devant le Niger (2-1).
La feuille blanche a été miraculeusement évitée face à un adversaire qui végète dans les profondeurs du classement FIFA. C’est loin d’être un foudre de guerre comme ont tenté de le présenter certains esprits indigents. Le match de jeudi a confirmé une vérité. Les Verts sont en régression continue. Les déclarations et propos positifs du sélectionneur Djamel Belmadi après chaque match sont hors temps et hors cadre.
L’équipe nationale n’arrive pas à retrouver son niveau de 2019. Techniquement, tactiquement, collectivement elle est en constante régression. Sauf pour ceux qui refusent de regarder la réalité en face. Autant elle était superbe collectivement et techniquement en l’an indiqué, autant aujourd’hui son jeu frôle les sommets de l’ennui. Son drame réside dans l’incapacité de son premier responsable technique à redresser la barre.
Au contraire, il ne veut même pas admettre que la sélection fait du surplace, ne maîtrise pas son sujet et s’arqueboute à un carcan tactique rendu obsolète par la baisse de niveau et de rendement de quelques «piliers» sur lequel repose l’édifice.
La prestation face au Niger a été décevante. Le mot n’est pas fort. Inutile de se cacher la face, de s’appuyer sur de faux fuyants genre « les jeunes intégrés jeudi, à savoir Ait Nouri, Chaibi, Bouanani et Amoura, ont été bons» pour masquer le bide. L’équipe nationale est hors champ depuis plus d’une année. Elle a besoin d’une vraie thérapie fondée sur des solutions appropriées et adaptées à la situation.
Le drame de l’équipe nationale, c’est qu’elle dépend exclusivement et dans tous les domaines d’un seul homme. C’est une aberration à nulle autre pareille. Ni la fédération, ni ses quelconque démembrements, ni un individu, ni un groupe technique n’a d’autorité sur le sélectionneur. Inutile de parler des staffs qui l’accompagnent dans sa mission. Ils font tapisserie. Et à la fin il trouve des «explications» pour tout justifier.
Il est sur une voie sans issue et dangereuse pour l’équipe nationale. Il la conduit droit au mur par rapport aux grandes ambitions nourries et moyens colossaux dégagés en faveur de la sélection.
Lorsque l’équipe nationale n’arrive pas à s’imposer aisément face à la 188e sélection au classement FIFA, c’est qu’il y a un problème (pour ne pas dire beaucoup). Le moment est peut-être venu d’ouvrir le volet des choix techniques et de joueurs et des options tactiques.
S’il ne veut pas faire du surplace, il doit s’ouvrir aux changements salutaires avant qu’il ne soit trop tard. Une fois de plus. La menace de la feuille blanche n’est pas définitivement écartée.