Le poste-frontière de Ras Jedir, un passage vital pour les personnes et les marchandises entre la Libye et la Tunisie, a été rouvert hier après plus de trois mois de fermeture, rapporte l’AFP.
La réouverture du poste frontalier a eu lieu lors d’une cérémonie en présence des ministres de l’Intérieur des deux pays. Fermé le 19 mars à l’initiative de la Libye pour «sécuriser les frontières et combattre la criminalité et les trafics», ce poste-frontière est considéré comme vital pour les habitants de la région, de part et d’autre de la frontière.
Des affrontements ont eu lieu en mars côté libyen entre les forces du ministère de l’Intérieur du gouvernement d’unité nationale, basé à Tripoli, et des groupes armés de la région frontalière mécontents de perdre le contrôle du poste.
Des trafiquants, originaires notamment de la ville libyenne de Zouara, contrôlaient en effet depuis des années le poste frontalier qu’ils considèrent comme leur chasse gardée et qui leur permettait de se livrer à un commerce informel très lucratif. Lors d’une conférence de presse à Ras Jedir, le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, a annoncé sa «réouverture officielle», exprimant l’espoir que cette démarche «se répercute positivement sur les populations des régions voisines».
Situé dans le nord-ouest de la Libye, à quelque 170 kilomètres à l’ouest de Tripoli, Ras Jedir est le principal point de passage entre l’ouest de la Libye et le sud-est de la Tunisie, un territoire qui vit en grande partie du commerce transfrontalier, y compris de contrebande.
Pour empêcher la réouverture ces dernières semaines, des groupes ont dressé des barrages de sable pour empêcher la circulation, en signe de protestation contre la décision du ministre libyen de l’Intérieur, Imad Trabelsi, de confier le contrôle et la gestion du poste frontalier à des agents des services de sécurité et des douanes.
«Les ministères de l’Intérieur des deux pays ne permettront plus que les postes frontaliers soient exploités pour les trafics d’armes et de drogues», a indiqué, lundi, I. Trabelsi.
Parallèlement, le ministre libyen des Collectivités locales, Badreddine Al-Toumi, s’est rendu lundi à Zouara pour évoquer avec les responsables locaux les besoins de la ville en infrastructures et services.