FAF : La fédération couvre le conflit d’intérêt

15/03/2023 mis à jour: 03:20
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Photo : D. R.

Le rachat d’actions de sociétés sportives par actions (SSPA) par de grandes sociétés nationales fait débat dans le football surtout après l’accélération de l’absorption du capital de clubs bien installés dans la place.

L’arrivée de Mobilis et Sonelgaz, devenus propriétaires majoritaires dans le capital de deux grands clubs (JS Kabylie et l’ES Sétif) a été diversement appréciée.

Beaucoup ont crié au conflit d’intérêt en ce qui concerne Mobilis au motif qu’il est le sponsor du championnat de la Ligue de football professionnel (LFP) ce qui bien sûr n’est pas le cas. Cela aurait été le cas si Mobilis avait une partie des actions de la LFP.

Celle-ci étant une association, elle n’émarge pas au même régime que les SSPA. Même chose pour l’ES Sétif qui a vendu le gros de son capital à la société qui parraine encore le club sportif (CSA-USM Alger).

Donc l’arrivée de Mobilis et Sonelgaz comme propriétaires (à 80% des actions) du capital des deux clubs est conforme aux statuts. Si ce qui n’est pas le cas de Sonatrach qui détient des actions au niveau de trois clubs (MC Alger, CS Constantine et JS Saoura). Ce qui est une grave transgression des statuts de la FIFA.

Malheureusement, la grande firme pétrolière n’a pas été rappelée à ses devoirs et obligations par la Fédération algérienne de football (FAF) qui reste étrangement muette sur un article fondamental des statuts de la FIFA.

Elle a enfreint l’alinéa 2 de l’article 20 des statuts de la FIFA qui stipule : «Chaque association membre doit s’assurer statutairement que les clubs qui lui sont affiliés sont aptes à prendre toutes les décisions qu’implique leur affiliation».

Les membres du bureau fédéral et du département de l’intégrité ne font pas cas du tout de l’article indiqué. La suite de l’article 20 des statuts de la FIFA va plus loin et explicite le devoir de la fédération. L’article rappelle : «Cette obligation est valable quelle que soit la forme juridique du club affilié.

En outre, l’association membre doit s’assurer qu’aucune personne physique ou morale (holding et filiales comprises) ne contrôle de quelque manière que ce soit (en particulier par le biais d’une participation majoritaire, d’une majorité des droits de vote, d’une majorité des sièges au conseil d’administration ou de quelque autre forme de dépendance économique ou autre) plus d’un club lorsque cela risque de porter atteinte à l’intégrité d’un match ou d’une compétition».

Le secrétaire général de la FAF et le responsable du département intégrité de la FAF ont-ils, une fois parcouru cet article ?

La réponse coule de source. Les textes de la FIFA interdisent expressément à un actionnaire de posséder des actions au sein de plus d’un club participant à la même compétition.

L’instance faitière du football mondial a averti. «La mission de la division juridique et de conformité est de mettre en œuvre l’initiative intégrité de la FIFA en menant des enquêtes préliminaires en lien avec la manipulation de matchs et de l’intégrité.» Rien de tout cela n’a été fait par la FAF.

Ses officiels (membres) sont tous astreints au signalement. S’ils sont dénoncés ils écoperont de 2 ans de suspension et 10 000 francs suisses.

 

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