La forte affluence dans les rues commerçantes n’est pas un indice d’aisance pour la grande majorité des familles.
Les commerces de vêtements de la capitale ne désemplissent pas, de jour comme de nuit, à l’approche de la fête de l’Aïd. Certaines rues, telles que Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi, Hassiba Ben Bouali, sont souvent noires de monde. Se frayer un chemin pour accéder aux marchés de Meissonnier, de la place des Martyrs ou de Boumaâti, à El Harrach, n’est pas une mince affaire. Cette forte affluence n’est toutefois pas un indice d’aisance pour la grande majorité des familles.
La plupart des clients qui tournent dans les marchés ou qui font les boutiques sont plutôt à la recherche de la «bonne affaire», apprend-on auprès de nombreux citoyens. «Les prix ne sont pas à la portée des petites et moyennes bourses, les parents sont en quête de vêtements de qualité acceptable et à moindre prix», nous dira une mère de famille.
«Dans une boutique à la rue d’Isly, j’ai flashé sur une robe pour petite fille, avant de me rétracter. Elle coûtait 7000 DA», ajoute notre interlocutrice, précisant qu’elle s’est rendue au marché de Boumaâti à El Harrach et a trouvé de belles robes à 1500 DA. «Il y a pour toutes les bourses. Les plus démunis pouvaient même acheter au kilo. Mais c’est une question de chance. On peut tomber sur du bon et sur du mauvais produit», nous explique une autre maman.
Certaines familles n’hésitent pas à se déplacer de différentes communes de la capitale pour tenter de dénicher un bon produit sans se ruiner. Et le centre de la capitale et certaines communes commerçantes tels que Bachdjerrah, El Harrach ou Aïn Benian offre cette opportunité.
D’ailleurs, l’on a bien remarqué une plus grande fréquentation du train comparativement aux premiers jours du mois de Ramadhan. «Des parents avec leurs enfants viennent des communes de l’ouest d’Alger, voire de Boufarik pour faire leurs achats à Alger», témoigne une habituée des lignes ferroviaires. Le même phénomène est à signaler dans le métro, qui connaît une forte présence de petits enfants venus en famille acheter des vêtements en prévision de l’Aïd.
«Partout, il y a des commerces, mais à quel prix ?», s’interroge un père de quatre enfants. «Si j’arrive à économiser 500 à 1000 DA dans chaque article, cela me permettra de ne pas m’endetter à la fin du mois», explique-t-il.
C’est dire que pour certains parents, se casser la tête pour trouver la bonne affaire, est plus qu’une nécessité. «Les plus nantis font du shopping dans les nouveaux malls de la capitale. C’est beau, mais c’est cher. Moi, j’ai pu trouver des articles neufs et relativement abordables au centre commercial Le Printemps», témoigne une jeune maman.
«J’ai acheté trois articles à 10 000 DA, alors que dans certains endroits, à ce prix on ne se permet qu’un seul article», raconte-t-elle. Pour une autre catégorie de citoyens, dont le budget a été déjà laminé par les dépenses du Ramadhan, il a opté pour le prêt sur gage de l’or.
Ces derniers jours, l’on a d’ailleurs enregistré une grande affluence de femmes pour ce crédit, qui leur permettra de faire plaisir à leurs enfants et de finir ce mois de jeûne sans avoir à prêter de l’argent chez les autres. Les plus futés ont, cependant, eu le réflexe d’acheter les vêtements de l’Aïd avant même le début du Ramadhan.