Un dirigeant séparatiste prorusse de l’est de l’Ukraine a affirmé hier ne pas vouloir modifier la peine des deux Britanniques et du Marocain condamnés à mort pour avoir combattu avec l’armée ukrainienne. «Ils sont venus en Ukraine tuer des civils pour de l’argent. C’est pourquoi je ne vois pas de conditions à une quelconque atténuation ou modification de peine», a déclaré à la presse Denis Pouchiline, le dirigeant de la région séparatiste de Donetsk, qui les a condamnés.
Une amie du condamné marocain Brahim Saadoun a appelé, le même jour, le gouvernement britannique à le «sauver». Interviewée par la chaîne de télévision Sky News, Zina Kotenko, une réfugiée ukrainienne vivant au Royaume-Uni, a appelé le gouvernement britannique à «prendre soin des gens qui prennent soin de la démocratie».
«S’il vous plaît, sauvez-le», a-t-elle dit. Brahim Saadoun, 21 ans, ainsi que les Britanniques Aiden Aslin, 28 ans, et Shaun Pinner, 48 ans, ont été faits prisonniers en Ukraine où ils combattaient pour Kiev, et condamnés à mort jeudi pour «activités mercenaires» par la justice des autorités séparatistes de Donetsk.
Un autre ami du soldat marocain, Dmytro Khrabstov, 20 ans, a déclaré que Brahim, connu par ses amis en Ukraine sous le nom de «Brian», a rejoint l’armée ukrainienne l’été dernier et leur a dit qu’il voulait «mourir en héros».
«(M. Brahim) est un gars brillant et enthousiaste, rêvant de la technologie du futur et de la façon dont il pourrait changer les choses», a déclaré D. Khrabstov à l’agence de presse PA. Il a qualifié d’ «inhumaine» sa condamnation à mort.
Le père du jeune Marocain, Tader Saadoun, a affirmé jeudi, sur le site d’information marocain Madar21, que son fils «n’est pas un mercenaire». En avril, il a accusé les autorités ukrainiennes de «recruter les étudiants étrangers pour les exploiter dans la guerre».
La cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, a qualifié jeudi le verdict visant les trois hommes de «simulacre de jugement sans légitimité». Samedi, le porte-parole de Boris Johnson a indiqué que ce dernier est «consterné» par la condamnation à mort des Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et du Marocain Brahim Saadoun.
«Clairement, ils servaient dans les forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre» et non des mercenaires, comme les en accusent les autorités séparatistes de Donetsk, a précisé le porte-parole, assurant que Londres travaille avec Kiev à leur libération.
Selon les familles d’Aiden Aslin et Shaun Pinner, les deux hommes installés dans le pays depuis 2018 et en couple avec des Ukrainiennes servaient dans l’armée ukrainienne depuis plusieurs années.