Au moins neuf personnes, dont une majorité de civils, ont été tuées lors d’affrontements entre forces fédérales éthiopiennes et combattants rebelles dans l’Etat de l’Amhara, théâtre d’une insurrection armée, ont annoncé hier à l’AFP une source hospitalière et un responsable local.
Les Fano, milices populaires traditionnelles «d’autodéfense» de l’ethnie Amhara, deuxième en nombre d’Ethiopie, ont pris les armes contre le gouvernement éthiopien en avril 2023 dans cette région de 23 millions d’habitants. A Debark, ville située à environ 750 km au nord de la capitale Addis-Abeba, «neuf ou dix personnes ont été tuées lors de combats mardi entre forces fédérales et militants Fano», a affirmé, sous le couvert de l’anonymat, une source hospitalière.
Un milicien figurait parmi ces victimes, a ajouté cette source. «La ville est calme aujourd’hui», a-t-elle également affirmé, précisant que 35 personnes, qui ont été blessées, sont soignées dans l’hôpital. Un responsable local, ayant également requis l’anonymat, a quant à lui évoqué «au moins 20 personnes tuées dans les combats, dont une majorité de civils». Les Fano, milices largement autonomes sans véritable commandement central, multiplient depuis plus d’un an les attaques contre les forces fédérales et les villes de la région, dont ils sont parvenus plusieurs fois à prendre brièvement le contrôle.
Le conflit a été déclenché par la volonté des autorités fédérales en avril 2023 de désarmer Fano et forces de sécurité régionales amhara.
En août 2023, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence en Amhara, qui a expiré en juin. Les Fano s’estiment trahis par l’accord de paix signé par le Premier ministre Abiy Ahmed en novembre 2022 avec les dirigeants dissidents de la région voisine du Tigré, ennemis de longue date des nationalistes amhara qui revendiquent des «terres ancestrales» administrativement rattachées au Tigré.