La construction de maisons pompant de l’eau dans les nappes phréatiques, déjà trop sollicitées, va être interdite autour de Phoenix, une des plus grandes villes américaines, ont annoncé les autorités de l’Arizona pour faire face à la sécheresse et au réchauffement climatique.
Phoenix, qui se développe à une allure galopante, manque cruellement d’eau, et les constructions devront s’appuyer sur d’autres sources que ces réserves souterraines, comme les fleuves, ont indiqué jeudi les responsables chargés de la gestion de l’eau dans cet Etat de l’ouest.
Dans les cent prochaines années, près de 6 milliards de mètres cubes d’eau issus des nappes phréatiques manqueront à cause de la sécheresse dans cette ville, a prévenu le département des ressources en eau de l’Arizona. L’Ouest américain est en proie à une sécheresse depuis plus de vingt ans ainsi qu’à une aridité croissante, toutes deux exacerbées par le changement climatique, selon les scientifiques.
Les principaux fleuves de la région, dont celui du Colorado, sont surexploitées depuis longtemps. Chaque année, la quantité d’eau qui y est extraite dépasse l’apport en pluie ou neige. Cela provoque un assèchement des lacs et réservoirs, comme le lac Mead. L’an dernier, son niveau est tombé à tout juste un quart de sa capacité, menaçant les barrages hydro-électriques le long de son cours. Avec des rivières très sollicitées, les villes ont pris l’habitude de chercher leur eau sous terre pour la construction et l’agriculture, en bâtissant des puits.
Mais cette source a ses limites.
Elle peut mettre des milliers d’années à se remplir de nouveau si elle est surexploitée. Les permis déjà accordés à Phoenix ne seront pas annulés, mais, pour les nouvelles demandes, les promoteurs devront prouver que leurs constructions ont une source d’eau autre qu’une nappe phréatique, ont précisé des responsables de l’Arizona. La ville, cinquième plus grande des Etats-Unis, compte environ 5 millions d’habitants et grandit très rapidement.
L’annonce de jeudi s’inscrit dans le cadre d’une longue bataille autour de l’eau dans l’ouest du pays. Fin mai, sept Etats utilisant l’eau du fleuve Colorado ont trouvé un accord pour réduire leur consommation. L’immense cours d’eau approvisionne environ 40 millions de personnes en eau et irrigue des millions d’hectares de terres arables pour nourrir l’Amérique.
Mais, à cause du changement climatique, son niveau se réduit considérablement, risquant de provoquer une catastrophe. L’hiver exceptionnellement pluvieux connu par la région a apporté un répit, car le débit du fleuve a augmenté. Mais les scientifiques avertissent déjà que ce sursis pourrait n’être que de courte durée.