Les chefs de la diplomatie américaine et nippone ainsi que leurs homologues de la défense se rencontrent à Washington pour une série d’entretiens avant celui vendredi entre le président Joe Biden et le Premier ministre japonais Fumio Kishida, qui effectue une tournée en Europe et en Amérique du Nord. M. Kishida, dont le pays assure la présidence du G7 en 2023, s’est rendu en France et en Italie, et se trouvait mercredi en Grande-Bretagne où il a signé un «accord d’accès réciproque» rapprochant leurs forces armées. Il doit aussi aller aujourd’hui au Canada. A Washington, les ministres exposeront leur «vision d’une alliance modernisée dans cette nouvelle ère de compétition stratégique» avec la Chine, a déclaré un haut diplomate américain sous le couvert de l’anonymat. Les discussions doivent notamment aborder un repositionnement des forces américaines sur l’île japonaise d’Okinawa, qui accueille plus de la moitié des 50 000 soldats américains présents dans l’archipel. Ces entretiens interviennent quelques semaines après que le Japon ait annoncé une révision majeure de sa doctrine de défense. Le Japon, qui a qualifié la Chine de «défi stratégique sans précédent» pour sa sécurité, a approuvé en décembre cette révision, qui prévoit une hausse colossale de ses dépenses militaires sur cinq ans. Il s’agit d’un tournant majeur pour le pays, dont la constitution pacifiste, adoptée au lendemain de sa défaite à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lui interdit en principe de se doter d’une véritable armée. La question de Taïwan et la dénucléarisation de la Corée du Nord seront également au centre des entretiens, selon le diplomate américain, au moment où le Japon cherche à renforcer ses capacités de défense. Les missiles nord-coréens et «le comportement belliqueux croissant» de la Chine nécessitent «de montrer que vous avez les moyens de dissuader tout adversaire potentiel», a-t-il assuré. «Les Japonais ne veulent pas se lancer sur le chemin de l’armement nucléaire et ce n’est pas quelque chose que nous soutiendrions non plus, mais avoir la capacité de riposter, ça c’est de la dissuasion», a encore affirmé le diplomate.