L’Allemagne a entamé une cure accélérée pour réduire sa forte dépendance aux ressources énergétiques de Moscou, après l’invasion de l’Ukraine, prévoyant de se passer du charbon russe dès cet automne, et de la quasi-totalité du pétrole en fin d’année. Le processus s’annonce plus lent en revanche pour le gaz.
«Les premières étapes importantes ont été franchies pour nous libérer de l’emprise des importations russes», s’est félicité hier le vice-chancelier et ministre de l’Economie, Robert Habeck, lors d’une conférence de presse. «D’ici le milieu de l’année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié. A la fin de l’année, nous visons une quasi-indépendance», a détaillé son ministère dans un communiqué. «D’ici l’automne» le pays pourra vivre dans une «quasi-indépendance» vis-à-vis du charbon russe, a-t-il ajouté.
Pour le gaz, l’Allemagne vise une date plus tardive, à savoir «mi-2024». La première économie de la zone euro importait avant la guerre un tiers de son pétrole, quelque 45% de son charbon et 55% de son gaz de Russie, selon les statistiques du gouvernement allemand. Avec l’invasion de l’Ukraine, Berlin est contraint d’effectuer une impressionnante volte-face et n’a plus qu’une seule idée en tête : l’indépendance énergétique vis-à-vis de Moscou.
«Ces dernières semaines, nous avons déployé des efforts intenses avec tous les acteurs concernés pour importer moins d’énergie fossile de Russie», selon ministère de l’Economie. Berlin fait notamment pression sur les entreprises acheteuses pour qu’elles «laissent expirer les contrats avec les fournisseurs russes, ne les renouvellent pas et se tournent vers d’autres fournisseurs». Si cette stratégie paraît relativement aisée sur les marchés pétroliers et du charbon, un changement de fournisseur de gaz est plus compliqué car il faut modifier les infrastructures de transport.